Télégrammes : Le retour de Hacking Team – Akamai rachète Bloxx – La NASA à la conquête du Fortran – Le mensonge de Volkswagen tue prématurément

Contrairement à HP désormais officiellement séparé en deux entreprises distinctes, pas de scission pour les télégrammes du soir.

  • Hacking Team renoue avec la surveillance. Réduite au silence après un piratage retentissant, la firme italienne serait sur le retour. Un mail de son CEO David Vincenzetti, que nos confrères de Motherboard se sont procurés, laisse penser cela. « De plus en plus d’autorités judiciaires aux Etats-Unis et à l’étranger vont devenir aveugle ou au moins être dans le noir. Elles seront donc incapables de poursuivre certains phénomènes vicieux comme le terrorisme » et d’ajouter que « seules les entreprises privées peuvent les aider et nous sommes l’une d’entre elles ». S’en prenant à l’attitude du gouvernement américain qui ne s’oppose pas de manière autoritaire au développement du chiffrement, il explique que Hacking Team est en train de finaliser « une nouvelle marque et des solutions de cyber enquêtes totalement inédites ». Avec 400 Go de données dérobées (failles zero day, logiciel de surveillance, etc.) en juillet dernier, il reste maintenant à la société milanaise à se reconstruire une image un peu écornée.
  • La NASA recherche des spécialistes de langages obsolètes. Le temps spatial n’est pas le temps informatique, comme a pu le constater l’agence spatiale américaine. La responsable du programme des sondes Voyager a expliqué que le dernier membre de l’équipe est parti à la retraite. Il emporte avec lui une base de connaissance et surtout une expertise pour communiquer avec les sondes interstellaires. La NASA est donc à la recherche d’une perle rare capable de développer en Fortran et Assembleur, ainsi que de donner des instructions à une machine avec juste 64 Ko de mémoire. A propos de mémoire, rappelons que le lancement des sondes Voyager date de 1977. Aujourd’hui, la plupart des instruments à bord ont été désactivés, mais la NASA les garde en activité jusqu’en 2020. La responsable ne se fait pas beaucoup d’illusions sur le recrutement. « Il existe encore quelques personnes qui peuvent développer en Assembleur et connaissent les implications avec les engins spatiaux, mais les jeunes ne peuvent ou ne veulent pas s’en occuper. »
  • Akamai rachète Bloxx. Akamai vient d’annoncer l’acquisition, pour un montant non dévoilé, de Bloxx. Cette société écossaise basée à Edinbourg développe une technologie de filtrage des accès web (Secure Web Gateway) pour sécuriser la navigation Internet des salariés en entreprises et contrer les tentatives d’intrusion de malware sur le réseau. Le CDN entend ajouter l’offre de Bloxx à son catalogue de services de sécurité Cloud. Un secteur en forte croissance chez le fournisseur qui entend proposer une nouvelle suite de services en 2016.
  • Volkswagen : un mensonge à 60 morts prématurés aux US. Selon une étude du MIT (Massachussetts Institute of Technology), les émissions de CO2 des 482 000 véhicules diesel Volkswagen commercialisés aux Etats-Unis depuis 2008 va contribuer à provoquer une soixantaine de décès prématurés de 10 à 20 ans. Ces véhicules sont équipés de l’ECU (Engine Control Unit), un système qui relativise les taux des gaz polluant. Et le constructeur allemand s’était fait rattraper, en septembre dernier, par l’association International Council on Clean Transportation spécialisée dans ces questions environnementales, sur l’objet trompeur de son système qui réduirait jusqu’à 40 fois le taux de pollution réelle. Au-delà de l’ampleur du scandale qui a coûté la tête à son PDG et quelques milliards de pertes prévisionnelles à l’entreprise, se pose la question de la santé publique. L’étude du MIT publiée dans le journal Environmental Research Letters estime que si Volkswagen rappelle les véhicules affectés avant 2016, l’initiative pourra éviter 130 décès prématurés supplémentaires. En revanche, si les véhiculent continuent de circuler au-delà de 2016, 140 personnes pourraient en mourir prématurément par excès de bronchites, et autres problèmes respiratoires et cardiaques. Des problèmes qui coûteront 480 millions de dollars en traitements sanitaires. De là à dire qu’il n’y a que Volkswagen qui pollue…
Crédit Photo : Juefraphoto-Shutterstock