Téléphonie mobile : les femtocell envahissent les résidences

Le nombre de stations 3G installées à domicile devrait tripler cette année. En France, les initiatives restent timides.

Le marché du femtocell va exploser dès cette année, estime le cabinet d’analyse iSuppli Corp. dans une étude publiée la semaine dernière. Selon ses estimations, le nombre de stations de base 3G/3G+ à domicile va passer de quelques 571 000 unités en 2009 à 1,9 million appareils en fonction en 2010 dans le monde.

Rappelons que le femtocell s’apparente à une mini antenne de téléphonie 3G installée à domicile et reliée au réseau haut débit (ADSL, fibre optique, câble…) de l’abonné, quel que soit son opérateur. La femtocell permet ainsi de mieux couvrir les réseaux 3G des opérateurs de téléphonie mobile et apporte ainsi une qualité du signal que certaines résidences situées en limite de réseau ont du mal à obtenir.

L’engouement pour le femtocell va se poursuivre de manière exponentielle. Toujours selon iSuppli, 7,2 millions d’unités seront commercialisées en 2011, près de 24 millions en 2012 et plus de 39 millions en 2013. Soit respectivement des hausses de 289 % par rapport à 2010, 232 % et 657 %. Impressionnant. Une bonne nouvelle pour l’entreprise britannique picoChip qui fournit les composants de base des femtocell tandis que Texas Instruments et Qualcomm regardent avec intérêt ce nouveau marché dont iSuppli ne détaille pas la valeur.

Pour l’heure, seuls quelques opérateurs ont initié la commercialisation de périphériques femtocell dans le monde, dont Vodafone en Europe. Sa filiale SFR est le seul opérateur français à s’être lancé en fin d’année 2009 avec Home 3G. Mais le coût élevé (199 euros pour les abonnés mobiles) en fait une offre peu attractive. D’autant que les polémiques sur l’impact sanitaire des effets des antennes 3G risquent de ne pas encourager les internautes français à adopter ce genre de solution même si les opérateurs rappellent qu’au contraire, le terminal mobile nécessitera moins de puissance (et donc moins d’émission électro-magnétique) pour capter le signal 3G.

Orange et Bouygues Telecom continuent pour leur part de s’interroger sur l’intérêt du femtocell, tant pour le marché résidentiel que pour les entreprises. Quant à Free Mobile, qui doit ouvrir sa première tranche de réseau 3G début 2012, Xavier Niel a laissé entendre qu’un femtocell serait directement intégré à la Freebox et, donc, serait proposé gracieusement aux abonnés de Free. Une initiative qui s’inscrit dans l’effort de Free d’ajouter toujours plus de services, y compris matériel (dont le magnétoscope numérique ou les prises CPL ), à prix constant.

A noter que, si les opérateurs ont a priori tout à gagner au déploiement résidentiel du femtocell (qui désengorge ainsi en parti leur réseau tout en améliorant l’expérience utilisateur et offrant des opportunités de déploiement de services domotique), il reste à vérifier que ces nouveaux appareils sans fil n’interfèrent pas avec celui de l’opérateur. D’autre part, se posent des questions liée à la sécurité quant aux usages du signal d’un femtoccel par des tiers depuis l’extérieur du domicile…