Télévision mobile : le CSA favorable à un modèle économique payant

L’institution n’écarte néanmoins pas l’option de mutualisation des coûts d’investissement nécessaire à l’installation du réseau

Le dossier télévision mobile personnelle (TMP) reste plus que jamais un dossier difficile. Après des mois de blocage sur la technologie (le DVB-H) et des tergiversations encore vives sur le modèle économique (qui paiera le réseau, comment sera vendu le service ?), la situation a peu évolué, chacun campant sur ses positions.

Si le récent voyage de Nathalie Kosciusko-Morizet au Japon et en Corée du Sud n’a pas apporté de solutions concrètes sur un sujet qui passionne peu les Français, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA,) chargé du suivi de la TMP, semble sûr de la forme qu’arborera ce futur mode de diffusion.

Pour l’institution, le choix des chaînes reste un choix juste. « Il n’y a pas de raison de remettre en cause ces chaînes », explique au FigaroEmmanuel Gabla, nouveau membre du CSA chargé des questions économiques et des nouveaux services audiovisuels.

Les opérateurs doivent néanmoins tenir leurs engagements et « couvrir 30% de la population à l’horizon de trois ans« , assure Emmanuel Gabla pour qui 60% de la population doit être couverte « à l’horizon de six ans« .

Revenant sur la controverse autour du modèle économique, Emmanuel Gabla affiche la nette préférence du CSA pour un modèle payant soutenu par les opérateurs. « Tous, autant les chaînes que les régulateur que nous sommes et le gouvernement, croyons à ce mode de diffusion et au fait que les ressources publicitaires viendront peu à peu« . Rappelons que cet avis ne fait pas l’unanimité. Les opérateurs mobiles, favorables au payant, ne souhaitent pas investir seuls les 50 millions d’euros minimums nécessaires à l’installation du réseau. D’où l’avis du CSA qui se positionne en faveur « d’un partage des coûts entre plusieurs acteurs volontaires« .

Si les investissements économiques restent une question cruciale pour les opérateurs, le CSA rappelle néanmoins que certaines échéances, telle que le basculement programmé de l’analogique vers le numérique en 2011 « ne peuvent être remises en cause ».

Face au blocage, rappelons qu’un médiateur a été nommé. Il devra trancher avant la fin du mois d’avril. Le service dont le lancement était initialement prévu pour les Jeux Olympiques de Pékin en 2008 devrait finalement voir le jour en 2010.