Thalys : le Surf à 300 km/h

Les voyageurs de ces trains (vers l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas) vont accéder à l’internet sans fil à partir de septembre. Essentiellement via satellite et pas donné

A partir de fin septembre, les voyageurs installés dans les trains de Thalys, qui desservent les Pays Bas, la Belgique, la France et l’Allemagne, pourront surfer sur Internet haut débit sans fil. C’est ce qu’ont conjointement annoncé Jean Michel Dancoisne, DG de Thalys, filiale de la SNCF, qui exploite ces lignes, et Paul Broekhuizen, qui représente le consortium qui gère ce service d’accès à Internet, lors d’une conférence de presse à Paris, ce 14/05.

« Sur des destinations comme Amsterdam ou Cologne, nous devons faire face à la concurrence de l’avion et de la voiture », expose Jean Michel Dancoisne, pour qui ce service « deviendra bientôt un standard dans les trains ».

Le prix de la connexion sera compris dans les billets de première classe. Les voyageurs en seconde, eux, payeront 6,50 euros pour une heure et 13 euros pour tous le voyage. Pas donné… Le paiement est possible en ligne, ou avec une carte prépayée, disponible au bar. Et tous accéderont à Internet via le portail Thalysnet, dont l’accès est gratuit.

Aujourd’hui, déjà, le quart du parc des trains est équipé. Et les réactions des clients, qui pour près de la moitié, voyagent pour affaires, ont convaincu la compagnie d’étendre le service à la totalité des voitures.

Pour ce faire, Thalys a choisi de déléguer la totalité de la gestion de la prestation, dans le cadre d’un contrat pluri-annuel. Et, après appel d’offres, c’est un consortium qui a été chargé de trouver une réponse à la complexité posée par la très haute vitesse du train (jusqu’à 300 km/h) et par un parcours qui traverse quatre pays. Ce groupement d’entreprises compte Nokia Siemens Networks, fournisseur de solutions d’infrastructures de réseaux, 21Net, opérateur qui travaille déjà avec la SNCF et Telenet, fournisseur d’accès spécialisé dans le domaine des médias et des services de communications.

Le consortium gère la totalité du projet, de sa conception, à la mise en place des infrastructures dans les trains, et à son exploitation commerciale et technique, maintenance comprise.

Le satellite : un must

« Internet est déjà une réalité dans les trains à vitesse classique, au Canada, en Suède et au Japon. Mais, à 300 km/h, il n’existe pas d’autres solutions que le satellite. C’est d’ailleurs ce qui a été mis en place pour le TGV Est » note Jean Michel Dancoisne. Et c’est effectivement la solution qu’a retenue le consortium.

Il s’agit d’une connexion bidirectionnelle qui fonctionne grâce à une antenne parabolique installée sur le toit des trains, qui suit le satellite Hispasat 1D, situé à 36.000 Km au dessus de l’océan. Lorsque la liaison est indisponible, par exemple sous un tunnel, le système bascule vers le Wi-Fi et l’UMTS, via un mobile acess routeur du serveur central placé dans chaque train. Objectif : assurer une connexion continue.

Reste à savoir combien de voyageurs pourront se connecter en même temps. Si le consortium reste discret sur le débit prévu,« les tests menés ont montré que 80 personnes pouvaient se connecter en même temps, et, si nécessaire, nous adapterons le débit » précise Paul Broekhuizen.

Par ailleurs, « nous ne souhaitons pas développer cette politique vis-à-vis des téléphones, comme les compagnies aériennes, par exemple » note Jean Michel Dancoisne qui préfère favoriser la tranquillité des voyageurs. En revanche, la société compte à l’avenir enrichir son offre de services.