Tout sur la stratégie Linux de Novell

Dans le monde Linux, les choix de Novell tranchent nettement avec ceux de son concurrent, Red Hat. Les distributions proposées couvrent de multiples marchés à partir d’une même souche technique, la SLE

Le secteur Linux ne représente qu’une partie des activités de Novell. Avec un chiffre d’affaires (ce dernier trimestre) de 29 millions de dollars – en hausse de 31% – il monte cependant en puissance au sein de la compagnie.

L’actualité de Novell est chargée, avec la sortie prochaine de l’openSUSE 11 (le 19 juin) et les annonces faites autour de la SUSE Linux Enterprise 11 (SLE) et de SUSE Studio. La SLE 10 est très mature, avec une adoption de l’environnement graphique Gnome (KDE est toujours présent) et un YaST encore plus puissant (et moins intrusif).

Voici un point sur la gamme SUSE Linux Enterprise, l’openSUSE et la participation de la société à des projets open source majeurs, comme OpenOffice.org, Mono, etc.

SLE (1) : desktop, serveur et mainframe

Commençons par les distributions Linux de la compagnie. Toutes sont basées sur un socle commun, la SUSE Linux Enterprise (SLE), forte de 1.500 paquets logiciels. Avec plus de 450 développeurs Linux, la compagnie propose des mainteneurs pour 85% des applicatifs présents dans la SLE (Novell espère atteindre un taux de 100% pour la SLE 11). Ils intègrent patchs et nouvelles versions, mais font aussi redescendre leurs correctifs auprès de la communauté. Un engagement à large échelle pour Novell.

Pour la firme, l’axe « poste de travail » est important. Il est représenté par la SUSE Linux Enterprise Desktop (SLED). Les contrats signés récemment avec PSA Peugeot Citroën et Electronic Corporation sont révélateurs de la bonne santé de ce marché.

Comme son nom l’indique, la SUSE Linux Enterprise Server (SLES) se destine au marché des serveurs, la solution étant adaptée aussi bien aux machines classiques qu’aux solutions HPC (la SLES équipe plus de 70% des serveurs HPC au niveau mondial) et aux centres de données. La virtualisation est un axe fort de la SLES, avec l’intégration de Xen 3 et d’outils d’administration (nous y reviendrons).

Autre produit, la SUSE Linux Enterprise pour System z est adaptée aux mainframes IBM. Ses ventes sont loin d’être anecdotiques puisque cette distribution couvre environ 85% du marché Linux pour les mainframes IBM.

SLE (2) : temps réel et marchés verticaux

L’activité de Novell a cela de particulier qu’elle adresse aussi des marchés spécifiques, souvent ignorés par ses concurrents. La SUSE Linux Enterprise Thin Client est ainsi adaptée aux clients légers, avec comme partenaire Wyse, le leader du marché.

Même stratégie dans le domaine des terminaux de point de vente, avec la SUSE Linux Enterprise Point of Service. Là encore, la compagnie livre des images système prêtes à être installées sur les terminaux des plus grands constructeurs et un backoffice conçu spécifiquement pour ce type d’utilisation.

Plus étonnante, la SUSE Linux Enterprise Real Time permet à la distribution d’aller concurrencer les systèmes d’exploitation temps réels. Elle a été créée en partenariat avec Concurrent Computer Corporation, qui fournit les outils de développement NightStar, ce qui rend cette offre tout à fait crédible (même si limitée aux seuls processeurs x86).

Novell propose enfin un produit qui répond spécifiquement aux besoins des clients utilisant Netware. Novell Open Enterprise Server se veut compatible avec Netware, quoique architecturé autour de la SLES. Un pont entre deux mondes.