TPE/PME : Futur Telecom lance le sextuple play

La filiale de SFR dévoile une offre packagée et externalisée réunissant standard téléphonique, communications fixes, mobiles, haut débit fixe et mobile et un outil de travail collaboratif

Malgré les efforts des opérateurs mais aussi de l’Etat, les PME mais surtout les TPE (très petites entreprises) restent encore sous-équipées en matière de télécoms et d’Internet. Ainsi, 85% de ces entreprises n’utilisent pas de services télécom professionnels, 96% ne disposent pas d’outils collaboratifs, 55% sont abonnées aux service de base de France Télécom.

La sous-capitalisation des petites entreprises qui leur empêchent d’investir, le manque de ressources internes et la manque d’accompagnement expliquent en grande partie cette situation.

Dans le même temps, c’est le marché le moins bien adressé par les opérateurs à cause de sa complexité. L’Etat l’avait bien compris il y a deux ans en lançant l’initiative Passeport pour l’Economie numérique. Mais visiblement, les choses ont peu évolué : les patrons de ces entreprises n’ont ni le temps, ni la capacité de se pencher sur ces questions. Et les offres sont complexes, fragmentées.

Or, de bons outils de communication améliorent la productivité et la compétitivité d’une entreprise : ne pas rater des appels, transférer les communications, permettre d’accéder à des outils en ligne partagés sont autant d’éléments qui améliorent l’activité.

Pour les concurrents de France Télécom, il y a donc un boulevard à explorer même si convaincre une TPE reste un tour de force. On compte en effet en France plus de 600.000 entreprises de moins de 20 salariés.

Depuis quelques années, les offres se multiplient, la dernière en date nous vient de Futur Telecom, premier MVNO entreprises à s’être lancé et aujourd’hui, filiale à 100% de SFR.

L’opérateur lance sa Pro.cube qui peut réunir jusqu’à six services, tous packagés et externalisés. « L’idée est d’abord d’offrir de la simplicité. Notre offre ne nécessite aucun investissement, aucun matériel et aucune infrastructure. La complexité est hébergée chez nous », nous explique Jean-Michel Neyret, p-dg de Futur Telecom.

Concrètement, cette offre vise les entreprises de moins de 20 salariés en zones totalement dégroupées. Elle s’organise autour d’un loyer mensuel, d’un guichet et d’une facture unique. Elle adresse les sédentaires et les nomades.

Elle comprend un standard téléphonique intégré avec fonctions de transfert, groupement d’appels, musique d’attente, messagerie multi-terminaux, la téléphonie fixe illimitée, un accès Internet haut débit (jusqu’à 20 Mb/s) et Futur Office, la suite collaborative de l’opérateur développée avec Microsoft (applications hébergées).

Ce quadriplay est proposé à partir de 24,90 euros HT par mois et par poste (10 à 20 postes) et jusqu’à 34,90 euros HT par mois et par poste pour moins de 5 postes.

Fort de sa relation avec SFR, Futur Telecom ajoute une brique mobile à cette offre, permettant ainsi le sextuple play… Cette brique inclut les communications mobiles illimitées et l’internet mobile illimitée grâce à une clé 3G+ (la même que celle vendue par SFR au grand public).

Pour les communications mobiles, l’entreprise devra débourser 34,90 euros HT par mois en plus et 49 euros HT pour les communications et l’Internet mobile.

La distribution (vente indirecte) et l’installation est assurée par un réseau de 150 agents en France.

Plus que des économies sur la facture télécoms (environ 20% selon l’opérateur), c’est une meilleure efficacité que promet cette offre qui ressemble assez à celle de BouyguesTel. « C’est l’argumentation principale que nous mettons en avant auprès des entreprises. Car ces TPE ont d’abord besoin de pédagogie et d’accompagnement », précise Jean-Michel Neyret.

Les 450.000 entreprises elligibles à cette offre (situées en zones totalement dégroupées et assez proches des DSLAM) seront peut être sensibles à cette offre packagée et externalisée, assez proche finalement des offres domestiques pour la partie Internet et VoIP.

D’ailleurs, les ambitions de Futur Telecom sont plutôt importantes. « Nous sommes clairement en phase de conquête. Nous voulons conforter notre position d’acteur de référence sur le marché des TPE. Notre objectif est de doubler notre base de clients (soit 26.000 entreprises contre 13.000 aujourd’hui) et notre chiffre d’affaires (70 millions d’euros contre 35 millions en 2007) en trois ans »,ajoute le p-dg.

Reste qu’il faudra expliquer, expliquer et encore expliquer… Les TPE restent encore assez distantes face à ce type de solutions.