Transformation digitale : Atos jette son dévolu sur l’américain Syntel

Atos s’offre Syntel, société américaine des technologies de l’information, pour 3,4 milliards de dollars. L’acquisition va permettre d’étendre ses activités aux USA et réaliser des synergies de coûts estimées à 120 millions $ par an dès la fin 2021.

Atos a mis sur la table 3,4 milliards de dollars pour faire rentrer Syntel dans son giron.

Le prix consenti par action est de 4,8 % supérieur au prix de clôture au Nasdaq de 39,13 dollars de Syntel le 30 juillet.

En intégrant la dette de la société basée à Troy dans le Michigan, le montant de la transaction s’élève à 3,57 milliards de dollars.

Développement outre-Atlantique

Pour l’entreprise française de services du numérique (ESN, acronyme d’Entreprise de Service du Numérique), cette acquisition va lui permettre de se développer outre-Atlantique.

En effet, la majeure partie des revenus de Syntel se fait aux Etats-Unis. American Express, State Street Bank et FedEx, les trois principaux clients de Syntel, représentent ainsi 45 % de ses revenus. De plus, ses 10 principaux clients ont représenté 74 % de son chiffre d’affaires, avec seulement 11% des ventes provenaient de l’extérieur de l’Amérique du Nord.

En effet, Syntel a généré un chiffre d’affaires de 924 millions de dollars en 2017, dont 89 % en Amérique du Nord.

Le groupe dirigé par Thierry Breton y voit également l’opportunité de renforcer au niveau mondial son entité Division Business & Platform Solutions.

Un géant de la transformation digitale

Thierry Breton se dit « extrêmement fier d’annoncer le projet d’acquisition de Syntel, un leader du digital créé il y a 38 ans. Cette opération constitue une étape majeure du développement du Groupe en adéquation totale avec nos priorités stratégiques. C’est également une étape-clé dans la transformation de notre Division Business & Platform Solutions qui grâce à une offre enrichie de services digitaux, renforce considérablement son profil de croissance, sa rentabilité, sa plateforme en Inde et ses synergies de coûts et de revenus. »

L’acquisition va aussi permettre de réaliser des synergies, Atos prévoyant de générer 120 millions de dollars de synergies de coûts par an dès la fin 2021.

Il est aussi question de complémentarité en termes d’activités, de clients et d’implantations géographiques. Cela devrait se traduire par des synergies commerciales, Atos prévoyant un montant de 250 millions de dollars d’ici la fin 2021.

Enfin, la Digital Transformation Factory d’Atos devrait aussi profiter de l’offre digitale unique de Syntel qui est reconnue par les principaux analystes industriels.

Syntel emploie 23 000 collaborateurs, principalement localisés en Inde.

En mai dernier, le spécialiste des paiements Worldline, filiale d’Atos, mettait main sur le groupe suisse Six Payment pour 2,3 milliards d’euros.

En revanche, fin 2017, Atos n’avait pas réussi à acquérir Gemalto qui entrait dans l’escarcelle de Thales.

(Crédit photo de Thierry Breton : @Atos)