Transformation numérique : le Cigref planche sur la création de valeur

Le Cigref (DSI de grands groupes français) propose aux entreprises son approche méthodologique pour un pilotage économique de projets de transformation numérique.

De nombreuses entreprises ont engagé leur transformation numérique. Mais les méthodes permettant de justifier les budgets qui lui sont concacrés font encore bien souvent défaut, selon le Cigref. Pour pallier ce manque, le réseau de grandes entreprises précise les bases d’une méthodologie pour un pilotage économique de tels projets.

Sa publication en libre accès (« valeur économique des projets de transformation numérique pour l’entreprise ») est le fruit des recherches d’un groupe de travail du réseau. Il est encadré par l’un des administrateurs du Cigref et DSI du Groupe ADP, Gilles Lévêque.

Il part du postulat suivant : les technologies du numérique utilisées pour transformer une entreprise (son organisation, ses outils, son modèle d’affaires….) permettent de concentrer le projet sur la valeur créée pour les utilisateurs internes et externes à l’entreprise. La technologie jouant ainsi un rôle de « catalyseur de valeur ».

L’enjeu consiste donc à fournir une « expérience client » qui renforce le lien entre l’entreprise et ses clients/utilisateurs par le biais des données fournies.

La valeur d’un projet pourrait ainsi être mesurée par sa capacité à :

– fournir un parcours client permettant de fidéliser en créant un lien de confiance ;
– personnaliser l’expérience client ;
– proposer des services connexes, au-delà de l’offre cœur de l’entreprise ;
– améliorer la vitesse de mise à disposition des offres.

Mesurer le risque

Le Cigref ajoute que l’évaluation d’un projet de transformation numérique doit intégrer des indicateurs non financiers d’évaluation de la valeur. Par exemple, concernant :

– les données (nouvelles données connectées, partage avec des partenaires et tiers, nombre de cas d’usage, conformité règlementaire) ;
– le marketing (niveau « d’APIsation », nombre de téléchargements d’une application mobile, vente de services connexes…) ;
– les opérations (amélioration du délai de mise sur le marché (time to market), robustesse/résilience face aux cyberattaques) ;
– les ressources humaines (inclusion numérique, rétention des talents).

Par ailleurs, une telle évaluation implique de mesurer les risques et les actions opportunes à mettre en oeuvre pour tout projet de transformation numérique.

Pour ce faire « la Fonction SI (système d’information) doit travailler au plus près des Métiers, en mode agile et sur des cycles courts », explique Gilles Lévêque dans le livrable. Et ce « tout en étant le garant de la cohérence et de la robustesse du SI ».

« Cela impose de faire évoluer le dialogue avec les Métiers sur la valeur des projets de transformation », ajoute-t-il. « Parce qu’il s’agit très souvent de prendre des positions nouvelles sur ses marchés. Parce que l’anticipation des retombées économiques de la transformation numérique est un exercice complexe et difficile dépassant le périmètre de la fonction SI ».

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