Trend Micro teste les Fake News as a service pour fausser une élection

Trend Micro a glané sur les sites underground des moyens pour fausser une élection. Coût d’une opération de déstabilisation : 400 000 dollars.

Le sujet a été à la mode aux Etats-Unis pendant la campagne électorale. Il se poursuit encore aujourd’hui avec les soupçons d’ingérence de la Russie dans le processus électoral. La désinformation pour influencer un scrutin a été aussi un thème récurrent pendant la campagne électorale française, avec comme point d’orgue le piratage, à quelques heures du vote, des données de l’équipe d’Emmanuel Macron.

Les fake news sont devenues une arme électorale et Trend Micro s’est penché sur ce phénomène en se demandant s’il était possible de créer une campagne de désinformation pendant un an en vue d’influencer un scrutin. Pour son expérience, l’éditeur de sécurité a fouillé sur plusieurs sites underground en langues russe, chinoise, arabe et anglaise pour trouver des places de marché susceptibles de fournir des solutions de déstabilisation.

Les experts de Trend Micros ont compilé ces différentes techniques à travers des packages permettant différentes  actions : la « décrédibilisation des journalistes », la « promotion des manifestations de rue », « fausser les sondages » ou « aide à avoir une influence décisive sur les élections ». Et chaque manipulation a un prix. Pour décrédibiliser un journaliste, il en coûtera 50 000 dollars avec une campagne mêlant des fake news hebdomadaires démontant les propos et les articles du journaliste, des vidéos, des commentaires sur les articles et enfin inonder le compte Twitter du journaliste pour altérer sa réputation avec un bot de 200 000 terminaux.

400 000 dollars pour déstabiliser une élection

Le plus onéreux est bien évidemment le dernier package visant à influencer un scrutin. Il en coûtera environ 400 000 dollars pour mener une campagne sur un an. Au début le commanditaire va devoir créer des sites (5 dans le cas présents) qui vont véhiculer les fausses informations. Ces sites devront masquer au départ les fake news dans un flux d’informations traditionnelles.  Le coût de cette opération est de 240 000 dollars et la maintenance s’élève à 60 000 dollars. La promotion des sites et des informations falsifiées sur les médias sociaux, y compris des vidéos YouTube et des focus sur certaines régions coûte  environ 160 000 dollars.

L’expérience de Trend Micro montre qu’il est difficile de contrer des campagnes de fake news. La parade est à trouver dans l’éducation des lecteurs qui doivent multiplier les sources d’informations pour valider une donnée. En tout cas, il y a fort à parier que ce type de manipulation va se développer y compris en dehors de la sphère simplement politique. Les plateformes underground  sont déjà prêtes à monnayer leur service.

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