Tribune : Dell, ce qui va changer (partie 3)

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La fin de notre tribune sur le devenir de Dell. De nombreuses interrogations demeurent, mais Michael Dell dispose des moyens pour mener sa politique, R&D et acquisitions.

Un avenir qui demeure incertain, à défaut de s’assombrir

Pour autant, l’avenir de Dell continue de soulever de nombreuses interrogations. Certes, le mouvement vers le logiciel et les services est engagé, mais il est encore trop récent pour que l’on puisse prolonger les premiers résultats, positifs, mais par trop ponctuels, de chacune de ses divisions. L’optimisme est de mise chez de nombreux observateurs, mais dans le même temps le marché du PC ne cesse de décliner.

Revenons sur l’histoire des IT… Les Bourses américaines ont connu ces dernières années plusieurs centaines d’opérations de ‘buyout’. Dell n’est donc pas le premier à tourner le dos aux investisseurs boursiers. Les sociétés qui ont rencontré le succès nous apprennent qu’elles ont, pour la plupart, su tirer parti d’un portefeuille de brevets qui leur a permis de maintenir un rythme d’innovation élevé. C’est en partie la phase cachée de nombreuses opérations d’acquisitions qui ont eu lieu ces dernières années, où produits et clients ont fait la une, alors que c’est bien la connaissance et sa protection qui en ont été les enjeux. Il nous faut donc regarder les dernières acquisitions de Dell au travers du prisme des brevets.

Bonne pioche, le confortable portefeuille de brevets que s’est construit Dell devrait lui permettre de continuer, voire d’accélérer le jeu de l’innovation. En particulier dans deux domaines qui émergent, la consolidation des technologies au travers des infrastructures unifiées, supports des grands axes de développement que sont le cloud et le big data, et le Software-defined Data Center. Sans entrer dans le détail du portefeuille des solutions de Dell, nous noterons que si le géant marque encore le pas vis-à-vis de ses grands concurrents, il dispose des moyens technologiques pour rattraper son retard. A condition de miser sur la R&D, le logiciel et les services… C’est justement dans ce sens que Michael Dell entend valoriser son opération de buyout.

Reste cependant un domaine d’incertitude : le groupe conservera-t-il son intégrité ? Carl Icahn a été présenté comme un actionnaire qui pour ses seuls gains souhaitait dépecer Dell et revendre le groupe par morceaux. La victoire de Michael Dell peut être présentée comme celle d’une périphérie confirmée et renforcée des activités du constructeur. Mais il faudra bien, à un moment donné, cesser de le qualifier ainsi pour l’appeler ‘éditeur’ ou d’un autre nom. Le devenir de la division PC mérite également d’être évoqué. Surtout si le modèle IBM est poussé jusqu’au bout. Rappelons à ce titre qu’IBM pourrait également se séparer de sa division serveurs, en particulier x86, la rumeur circule…

Conclusion

Si l’avenir de Dell s’affiche désormais plutôt en vert qu’en rouge, combien de temps pourra durer l’état de grâce d’un buyout qui va libérer la pression ? L’abandon de la Bourse et 11 milliards de dollars en cash dans les caisses du fabricant devraient accorder à Michael Dell le temps et les moyens nécessaires au déploiement de la stratégie qui animera le troisième acte de sa vie… Quant à Carl Icahn, il semble que le financier s’est fixé une nouvelle cible, Apple, son CEO Tim Cook, et sa centaine de milliards de dollars cachée dans des paradis fiscaux…

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