Tribune : doit-on craindre les antennes-relais de Free ?

La rumeur enfle sur Internet : afin d’accroitre rapidement son réseau 3G, Free pourrait intégrer des microrelais dans ses FreeBox V6. Les phobiques des ondes crient au scandale.

La grogne contre les antennes-relais de téléphonie mobile n’a jamais été aussi forte. Free, qui pourrait devenir le quatrième opérateur du secteur, devra redoubler d’efforts en termes de communication et d’information, pour éviter de subir l’ire des utilisateurs.

Multiplier les émetteurs, est-ce dangereux ?

Un maillage des antennes relâché impose à chaque émetteur de couvrir une grande surface, et donc de proposer une grande puissance. Les usagers se trouvant à proximité de l’antenne subissent donc un important rayonnement. À contrario, ceux se trouvant en limite de réception subissent un large rayonnement… de la part de leur téléphone, dont l’unité de transmission est poussée au maximum (et se trouve à une faible distance de l’utilisateur).

Un maillage plus serré irait dans le sens d’une multiplication des antennes de moindre puissance, ce qui répartirait mieux le risque. C’est la solution que préconise Étienne Cendrier, porte-parole de l’association Robin des Toits, interrogé par nos confrères deChallenges. Ce type de solution, de moyenne portée subit également moins les effets liés au relief (et permettra donc de réduire un peu plus la puissance d’émission).

Il ne faut pas oublier non plus la mutualisation des sites : arrivé à un certain niveau de couverture, Free pourra utiliser les équipements des autres opérateurs, et vice versa. La multiplication des antennes-relais classiques n’a donc rien d’anarchique.

Une solution alternative… et déjà controversée

Dans ce même article de l’hebdomadaire, il est fait mention de la possible intégration de microrelais au sein des prochains modems-routeurs de l’opérateur, bref, la FreeBox HD (V6). Ces émetteurs permettraient de couvrir une faible distance et utiliseraient la connexion de l’abonné pour relayer les signaux des téléphones mobiles sur le réseau cuivré.

Certains usagers s’insurgent d’ores et déjà contre cette idée, qui semble pourtant aller dans le bon sens en terme de santé et de pollution des ondes… à un détail près : les zones disposant de multiples abonnés Free pourraient être ‘sur-couvertes’ inutilement par ces microémetteurs. Free devra donc mettre en place une architecture qui permettra de couper les émetteurs inutiles ou d’en moduler la puissance. C’est à ce prix que la compagnie arrivera à convaincre les utilisateurs des qualités de cette approche.

Les enfants, réellement à l’abri ? Alors même que serrer le maillage des émetteurs semble prometteur en terme de santé, les procès visant à empêcher l’implantation d’antennes se multiplient… avec des décisions parfois surprenantes. Nous noterons ainsi le cas de procès ayant empêché l’installation de relais sur le toit d’établissements scolaires. Or, en implantant ces équipements sur les toits des écoles, les élèves se seraient trouvés dans le cône d’ombre de l’émetteur (le rayonnement ne se faisant plus que par réflexion sur les bâtiments situés aux alentours). En les implantant quelques centaines de mètres plus loin, cet avantage disparait. Le remède est parfois pire que le mal.

(Nota : il n’est aucunement question dans cet article de la dangerosité des ondes, qui n’a pas encore été clairement prouvée, ni de leur innocuité, qui est indémontrable).