TRIBUNE : IBM n’est plus numéro 1 ! Place à HP ?

IBM 91,4 milliards de dollars, HP 91,7 milliards de dollars. Les chiffres sont là, le chiffre d’affaires d’HP vient de dépasser en 2006 d’une courte tête celui de Big Blue. Et du même coup HP est sacré numéro un mondial de l’informatique.

Certes, l’information serait plutôt anecdotique, s’il l’on se limitait au seul chiffre d’affaires… Certes, HP récolte le fruit de sa stratégie ambitieuse, accélérée par Marc Hurd. Certes IBM pourrait sembler être à bout de souffle.

Mais un coup d’oeil au résultat net des deux groupes permet de constater qu’il y a encore un gouffre entre les deux groupes : le bénéfice net d’IBM s’est affiché à 9,4 milliards de dollars, tandis qu’HP ne réalise que la moitié de ce résultat, avec un bénéfice net de 4,8 milliards.

En clair, IBM en a encore sous le pied…

Mais surtout se limiter au seul chiffre d’affaires serait oublier que les deux groupes se sont engagés sur des modèles économiques diamétralement opposés et qui vont laisser les traces profondes pour leur avenir.

IBM mise très gros sur les services et rééquilibre sur les logiciels, la plus grosse part de ses acquisitions. La stratégie du constructeur devenu le numéro un mondial du service trouve un écho dans la migration des entreprises vers une approche de l’informatique via les services. IBM a tapé dans le mille, quand il n’a pas influencé le marché.

Chez HP, en revanche, l’esprit des fondateurs a disparu, estiment les analystes. La firme des ingénieurs est devenue celle de l’industrie, le numéro un des PC, une activité qu’IBM a cédée il n’y a pas si longtemps au chinois Lenovo. Le rachat de Compaq a laissé sa marque, et Marc Hurd est désormais plus à l’écoute de ses investisseurs que de ses techniciens.

Et dire que la stratégie de ses fondateurs était de ne pas être le numéro un !

Même s’il a acquis de haut vol la couronne du roi, il n’est pas certains qu’HP soit le vrai vainqueur du combat qu’il livre pour occuper la place de numéro un.