TRIBUNE: Open XML ou les normes ISO de l'OSI encore crédibles?

On peut s’interroger sur les conditions dans lesquelles cette norme ISO de Microsoft a été votée. Il en va de la crédibilité de l’OSI…

Organisation internationale de normalisation, ou ISO (International Organization for Standardization), est un une organisme international de normalisation composé de représentants d’organisations nationales de normalisation de 158 pays.

Son objectif est de produire des normes internationales dans les domaines industriels et commerciaux qui soient utiles aux organisations industrielles et économiques de tout type, aux gouvernements, aux instances de réglementation, aux dirigeants de l’économie, aux professionnels de l’évaluation de la conformité, aux fournisseurs et acheteurs de produits et de services, dans les secteurs tant public que privé. En fin de compte, des normes qui servent les intérêts du public en général lorsque celui-ci agit en qualité de consommateur et utilisateur.

Dans le domaine informatique, les constructeurs ont toujours eu une position ambiguë vis-à-vis de normes susceptibles de nuire à leur hégémonie.

Ils ont tout fait pour retarder la publication de certaines normes. Pour une grande part, ils ont réussit à enterrer définitivement le modèle OSI, y compris dans le domaine des réseaux où il était très avancé.

Selon Tenebaum, ce n’était ni la bonne technologie ni le bon moment. Il a fallu que le Département d’Etat américain de la Défense impose ses propres normes sous peine d’être exclu du marché.

C’est ainsi que le modèle TCP/IP s’est rapidement imposé en quelques années et a pu enterrer ainsi l’OSI.

La décision de normaliser le format Open XML, proposé par Microsoft concurremment avec ODA, est assez surprenante. La publication de cette norme avait été repoussée l’an dernier. L’Afnor (France) a voté contre.

Pour quelles raisons ces organismes nationaux ont-il changé d’avis ? Sur quelles bases techniques ? Enfin quel est l’intérêt de disposer de deux normes pour le même objet ?

Il est vraisemblable que le changement de ces votes n’est pas le fruit de problèmes techniques mais le résultat de marchandages.

On est donc en droit de se demander combien de temps un organisme, dont la vocation est la recherche de l’intérêt général, peut rester crédible face à la publication de normes obtenues dans de telles conditions…

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(*) Professeur à l’Ecole Centrale de Paris

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