Tristan Nitot (Mozilla Firefox) : « On est là pour secouer le cocotier »

Firefox 4 arrive en version release candidate. Avec son alter ego mobile, le navigateur de la Fondation Mozilla s’inscrit comme la base de lancement d’une nouvelle génération de navigateurs.

« Firefox 4 est un véritable bond en avant par rapport à Firefox 3.6 », lance Tristan Nitot. Le président de Mozilla Europe est revenu sur les avancées du navigateur et des nouvelles ouvertures qu’il apporte. « Firefox 4 est une plate-forme pour le développement du web, l’interface utilisateur reflète le fait que les internautes utilisent aujourd’hui le web différemment, non plus comme un outil de simple consultation mais comme une application. » Les services cloud de Google Mail ou Maps, mais aussi des applications plus confidentielles comme l’éditeur de texte collaboratif EtherPad, le rappellent tous les jours.

Mozilla se concentre sur la mobilité

Mais la stratégie de Mozilla passe aussi, aujourd’hui, par la mobilité. « La version mobile de Firefox hérite de Geko, le moteur de Firefox, refondue avec une ergonomie optimisée [pour les smartphones] », explique Tristan Nitot. Autrement dit, toutes les fonctionnalités du navigateur de bureau se retrouvent sur le téléphone mobile (même si des limites matérielles sont à prévoir). Surtout, grâce à la fonction Sync, désormais native aux deux applications, l’internaute pourra synchroniser sa navigation, ses marques-page et ses mots de passe (sécurisés par chiffrement) entre son desktop et son mobile. Pratique pour poursuivre dans les transports une navigation initiée au bureau ou à la maison.

Dommage que Firefox Mobile ne soit, pour l’heure, limité à la seule plate-forme Android (et MeeGo/Maemo), Apple refusant l’application et Microsoft interdisant le code natif sur Windows Phone. Il n’en reste pas moins que Firefox poursuit sa stratégie multi-plateforme, y compris sur Windows XP (contrairement à IE9), déployé dans près de 80 langues, et s’inscrit, selon Tristan Nitot « comme le plus personnalisable des navigateurs ». Une avance (à ses yeux) qu’il convient de conserver pour continuer « à secouer le cocotier en proposant un produit de qualité ».

Une base de lancement

Dans ce cadre, Firefox 4 instaure une forme de rupture en constituant « une base de lancement d’une nouvelle génération de Firefox ». Et qui se traduira par l’accélération des nouvelles instances du navigateur avec, sur le calendrier, des versions 5, 6 et 7 programmées pour le courant de l’année. « L’idée est de construire un train plus petit mais aux passages plus fréquents pour implanter les nouvelles fonctionnalités plus rapidement. »

Utilisé par quelques 400 millions de personnes dans le monde, Firefox occupe environ 30 % du marché. Une part plus ou moins stable depuis un an. La version 4 relancera-t-elle sa progression? Tristan Nitot ne fait pas de pronostics. « Nous ne somme pas dans une optique de domination du marché, ni dans la logique commerciale de nos concurrents, mais dans celle de donner une voix à l’utilisateur. 30 % ça nous convient. Plus c’est mieux, moins, ce n’est pas un souci tant que nous occupons un taux représentatif. »