Truffle 100 : le marché du logiciel français en forme mais (toujours) très concentré

Le classement Truffle dresse le palmarès des 100 plus gros éditeurs français de logiciels. Cette 14ème édition témoigne d’une très bonne santé du secteur et marque l’avènement du SaaS comme moyen de distribution.

Lancé en 2005, le classement Truffle 100 * de l’année 2018 (qui mesure les performances de 2017 ) témoigne de la santé du marché français de l’édition de logiciels. 

Premier constat de la 14 ème édition, le chiffre d’affaires (CA) du marché est estimé à 15,8 milliards $ (contre 13,8 milliards € en 2016), avec une croissance de 14,8 %, quand le CA purement édition lui concède moins d’un point à 13,9 % pour un CA de 9 milliards € (7,9 milliards € en 2016).

Un paysage hétéroclite

Les 20 premiers éditeurs du classement concentre 75 % du CA du secteur, un pourcentage relativement stable depuis 2008.

Les 5 premiers s’en arrogent plus de la moitié (i.e. 52 %). Cela témoigne de la présence de mastodontes dans le paysage de l’édition du logiciel en France mais aussi de plus petits acteurs. Ce chiffre a toutefois tendance à reculer puisqu’il était de 64 % en 2005 et de 55 % en 2016.

Dassault Systèmes fait figure d’ogre puisqu’à lui seul, il représente 32,2 % du CA de l’édition.

S’il est névralgique d’avoir un poids lourd d’envergure internationale, on peut s’inquiéter du faible poids que représente les acteurs classés de la 51ème à la 100ème place du classement : seulement 9,9 % de contribution au CA énoncé ci-dessus.

Une ombre au tableau

Le classement pointe aussi du doigt une certaine fragilité relative à l’accès aux marchés boursiers.

« Le seul talon d’Achille est le manque d’appétit du marché financier national, avec des valorisations bien inférieures à celles pratiquées en Amérique du Nord ou même en Chine. Seulement 22 éditeurs sont cotés en bourse, contre 33 en 2009. Il convient d’affûter l’arme du financement par les marchés, en adaptant les outils existants ou en en créant de nouveaux, pour que cette belle dynamique perdure encore pendant les 15 prochaines années ! » explique ainsi Bernard-Louis Roques, co-fondateur et Directeur Général de Truffle Capital.

Il n’en reste pas moins que les indicateurs sont bien au vert avec une profitabilité en hausse de 16,5 % à 1,3 milliard d’euros (rentabilité nette de 10,1 % contre 9,3 % en 2016).

Dassault Systèmes suivi  par Sopra Steria sont ici en figure de proue avec près de 54 % du résultat net cumulé du Top 100 (45 % du chiffre d’affaires total).

Virage cloud et recrutements

Autre élément clef : le cloud vers lequel les éditeurs se tournent largement, 87% des sociétés du Truffle 100 déclarant avoir une offre Saas (Logiciel en tant que Service), contre seulement 74 % en 2016.

Enfin, en l’espace d’un an, la filière a recruté 13 600 personnes, avec un effectif cumulé qui est désormais de 129 400 salariés.

Le Truffle 100 2017 reflète un optimisme marqué pour 2018, comme l’affirme Yannick Carriou, P-DG de CXP Group selon lequel «  la quasi-totalité des éditeurs se prononçant sur leurs anticipations pour l’exercice 2018 affiche un optimisme marqué, la plupart situant leurs ambitions au-delà des 5% de croissance. Tout va donc bien dans le meilleur des mondes. Néanmoins, si cette note de conjoncture est réjouissante, il reste toujours à jauger les paramètres structurels et à vérifier que ce fleuron développe les atouts et les forces pour le rester sur un marché dont la mutation est un poncif. Notre industrie software doit en effet affronter une compétition mondiale et polymorphe. Il reste donc clé de comprendre les courants forts qui traversent l’industrie mondiale et de mesurer l’adéquation de notre industrie pour relever un certain nombre de défis. »

* Réalisé par Truffle Capital et CXP Group

(Crédit photo : @Truffle Capital )