TV Mobile : UDcast propose l'alternative WiMAX

Alors que la technologie DVB-H semble s’imposer en Europe, le français propose une solution de diffusion complémentaire basée sur le WiMAX

Même si elle n’est pas encore une réalité dans de nombreux pays d’Europe, la TV mobile diffusée (ou TNT Mobile) devrait débarquer sur nos (petits) écrans d’ici la fin de l’année. Les choix technologiques ont été faits : la Commission européenne a ainsi préconisé le DVB-H (broadcast) qui a d’ailleurs été choisi par la plupart des pays du Vieux Continent.

Pour autant, le DVB-H ne sera pas le seul à être proposé par les opérateurs. Il pourra être combiné au DVB-SH qui utilise le satellite (défendu notamment par Alcatel-Lucent) ou encore la 3G (UMTS et HSDPA) qui viendra compléter l’offre DVB-H.

Mais d’autres alternatives existent. Le français UDcast, déjà premier fournisseur mondial d’encapsulateurs IP pour la TV Mobile compatibles avec le standard DVB-H, vient de présenter sa solution de déploiement de la TV Mobile sur les réseaux WiMAX. « Nous sommes les premiers à proposer ce type de solution », annonce Filip Gluszak, vice président du marketing chez UDcast qui rappelons le a été créé en juin 2000 par quatre ingénieurs-chercheurs de l’INRIA de Sophia-Antipolis.

Quel est l’intérêt d’une telle solution ? « Avec des livraisons de contenus de plus en plus riches, les opérateurs ont besoin de capacités réseaux et d’outils de création de revenus. Le statuquo technologique risque de poser problème. Notre solution permet de proposer des contenus de haute qualité au sein d’un service totalement managé intégrant la gestion des contenus, des réseaux et de la publicité. », ajoute le VP marketing.

Concrètement, le service d’UDcast exploite les spécifications unicast, multicast et broadcast du WiMAX avec un débit de 20 MB/s. Les opérateurs peuvent donc ‘mixer’ l’unicast (pour les chaînes de niche) le multicast (pour les chaînes thémathiques) et le broadcast (pour les chaînes nationales) afin d’optimiser les services et les contenus avec comme ligne de mire, l’augmentation de l’Arpu.

Techniquement, la solution s’articule autour d’un module logiciel qui s’installe sur les stations de base WiMAX et sur les passerelles ASN. « Il faut savoir que le standard WiMAX intègre nativement le broadcast à travers la spécification Multicast Broadcast Service (MBS) », précise Filip Gluszak.

Utiliser le WiMAX pour la TV Mobile paraît séduisant. Mais n’est-ce pas trop tard, notamment en Europe ? « Une technologie ne va pas s’imposer face à une autre. En fait, DVB-H, 3G et WiMax sont complémentaires et vont cohabiter ».

Certes. Mais le WiMax mobile est encore loin d’être une réalité. Les opérateurs mobiles préfèrent continuer à capitaliser sur leurs réseaux 3G. Quant aux terminaux WiMAX, ils ne sont pas attendus avant plusieurs mois. « En effet, il y aura un décalage de quelques années avant que le WiMax s’impose comme une technologie d’accès mobile, mais Intel prévoit un million de terminaux WiMAX dans le monde d’ici à 2012 », souligne Filip Gluszak.

En fait, UDcast ne vise pas seulement les opérateurs mobiles mais aussi les pure players Internet et les nouveaux entrants. Avec des offres de plus en plus convergentes, les spécialistes de l’accès Internet seront certainement intéressés par le WiMax. Ainsi, en France, Free promet depuis longtemps une offre WiMax mobile (il détient la seule licence nationale). « Le WiMax est à leur portée, il exige moins d’infrastructure et permet de se différencier au niveau des offres ».

Bref, la TV Mobile via le WiMAX pourrait devenir la spécialité d’opérateurs locaux ou régionaux ou de FAI ; ce qui leur permettraient de concurrencer les opérateurs mobiles traditionnels…

Selon OC&C Strategy Consultants, le marché français de la télévision mobile pourrait compter 10 millions d’abonnés en 2016, et atteindre les 900 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Selon une étude de NPA, la télévision mobile personnelle pourrait rassembler entre 5,7 et 8,5 millions d’utilisateurs à fin 2012 selon les scénarios retenus. La publicité générée par ce nouveau marché pourrait atteindre 81 millions d’euros en 2012 dans le cadre d’une offre gratuite.