TV sur mobile: le flou réglementaire inquiète

Les acteurs de ce marché réclament un cadre plus précis. Il faut faire vite, soulignent-ils

La TV mobile sur les réseaux 3G est un succès. Il s’agit même de la première application utilisée par les abonnés. Mais ce n’est qu’un début. Opérateurs, éditeurs et équipementiers testent actuellement la télévision mobile diffusée, la TNT mobile, qui permettra en 2006-2007 de toucher bien plus de monde avec une qualité d’image meilleure.

Les acteurs du secteur misent beaucoup sur ce service qui rapportera gros. Selon plusieurs études, les consommateurs sont prêts à dépenser jusqu’à 10 euros par mois pour ce service. Pour autant, ces acteurs s’inquiètent des retards réglementaires en la matière. Explications. La TNT mobile devrait utiliser un standard, le DVB-H. Mais aujourd’hui, le DVB-H est critiqué car limité. « La question des fréquences pose problème », explique Gilles Bregant, directeur technique pour le CSA (Conseil supérieur de l’Audiovisuel). L’explication est simple: le DVB-H exploite le réseau hertzien analogique UHF qui aujourd’hui est saturé en France. Il le sera tant que les chaînes hertziennes ne basculeront pas de l’analogique au numérique. Ce qui prendra du temps. Faute de fréquences libres, l’offre en chaînes sera limitée. Lors des journées de l’Idate à Montpellier, Jean-Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi, s’est inquiété du retard français. « Il nous semble que la France est actuellement en train de prendre du retard sur ces sujets. Le législateur et le régulateur doivent accompagner plus vite l’évolution technologique. Il nous faut des règles plus claires le plus rapidement possible pour investir ». Il s’agit donc de libérer les fréquences analogiques, mais cela pose un problème de réglementation. Par ailleurs, se pose la question de la rémunération des fréquences libérées. « Il n’y a aucune raison que les opérateurs ne payent pas un droit d’occupation », explique Daniel Boudet de Montplaisir, auteur du rapport « Télévision numérique et mobilité ». On comprendra alors pourquoi des équipementiers comme Alcatel proposent des solutions alternatives comme le DVB-H allié au satellite. Ce qui atténuerait le problème des fréquences et de la réception indoor qui pose problème avec le DVB-H seul. Or il apparaît que l’usage de la TV mobile dans les immeubles sera courante. Un usage que les opérateurs avaient au départ minoré.