Télégrammes : SFR interpelé, sécurité resserrée en Chine, les données automobiles valorisées, l’Onisep orientée open data

Clinton ou Trump ? En attendant le résultat des élections américaines, entretenez le suspens avec la lecture de nos télégrammes du soir.

L’UFC-Que choisir interpelle SFR. Voilà des mois que SFR est l’opérateur numéro 1 en nombre de litiges et celui qui affiche les taux de satisfaction les plus faibles parmi sa base de clients. Un constat que l’UFC-Que choisir fait tous les jours au regard des alertes et demandes d’aide que l’association reçoit des consommateurs par l’intermédiaire de ses implantations locales. Factures incompréhensibles, démarchage abusif, qualité de service (fixe comme mobile) défaillante et hausses tarifaires à répétition y sont régulièrement remontées. Sans oublier les difficultés vécues lorsque certains clients tentent de quitter l’opérateur. Une situation inacceptable qui pousse le président de l’association de défense des consommateurs, Alain Bazot, à interpeler SFR. Il a écrit à son PDG, Michel Combes, pour lui notifier les difficultés rencontrées par les abonnés et demander des mesures concrètes pour résoudre ces problèmes. Quitte à désigner un interlocuteur unique au sein de l’opérateur pour répondre de manière personnalisée aux associations locales de l’UFC. Selon cette dernière, « SFR s’est d’ores et déjà dit ouvert au dialogue et prêt à trouver des solutions ». Ce qui n’empêche pas l’association de proposer un outil en ligne apportant des réponses juridiques et des lettres types pour « sortir au plus vite des griffes de SFR ».

Chine : tour de vis sur la cybersécurité. Malgré les protestations des associations de défense des libertés publiques et des lobbies d’industriels étrangers, la Chine a voté sa loi censée renforcer la cybersécurité du pays. Celle-ci prévoit notamment que les « opérateurs d’infrastructure critiques » stockent les données personnelles de leurs utilisateurs et « d’autres données économiques importantes » en Chine. Notons que les critères permettant d’apprécier quelles données doivent demeurer derrière la Grande Muraille restent très vagues. Selon Human Right Watch, une entreprise souhaitant transférer des données hors de Chine devra se soumettre à un audit de sécurité avant d’y être autorisée. Par ailleurs, la législation prévoit que les entreprises suivent et déclarent aux autorités leurs incidents de sécurité. Et, surtout, apportent leur « support technique » en cas d’enquête de ces dernières. Autant de modalités – aux contours encore flous – qui renforcent les inquiétudes quant à un éventuel détournement de cette législation à des fins d’espionnage.

Les données automobiles, une manne économique. Selon McKinsey, les données issues de l’automobile représentent un potentiel économique important. Le cabinet d’études projette, pour 2030, une monétisation de ces informations pouvant représenter de 450 à 750 milliards de dollars. Aujourd’hui, les revenus issus de ces informations sont estimés à environ 30 milliards de dollars. Une croissance rapide portée par le développement des voitures connectées et autonomes et aussi par la volonté de partage des automobilistes. En effet, ils sont 60% à être prêts à partager des données visant à améliorer la sécurité ou le confort. Sur les nouveaux usages s’appuyant sur ces données, McKinsey a recensé 30 services allant de la maintenance prédictive au scoring d’usure du véhicule en passant par la mise à jour logicielle. Et les automobilistes seraient d’accord pour payer certaines de ces offres, à 73% dans le cas des services de maintenance prédictive et à 43% pour des services de navigation connectée.

Orientation open data pour l’Onisep. Comme nombre d’organismes publics, l’Onisep aborde à son tour le virage de l’ouverture de ses données. L’établissement d’aide à l’orientation scolaire lance opendata.onisep.fr. Développé par la société Eolas sur la base de sa solution Open Source LOD.eolas, la plate-forme permet d’accéder à des visualisations et cartographies de données sur les métiers, les formations initiales, le handicap, etc. Des jeux de données localisés et enrichis de référentiels de nomenclature qui permettront le croisement avec d’autres jeux de données ouvertes (ministères, Pôle emploi, régions…). Autant de données accessibles aux chercheurs, développeurs, organismes publics, entreprises, associations, journalistes tout autant qu’aux citoyens curieux. Une API est également proposée aux développeurs pour intégrer des requêtes depuis leurs propres applications. Dans les faits, l’Onisep avait commencé à rendre public ses jeux de données dès 2011 en les déposant sur data.gouv.fr. Cette fois, l’organisme bien connu des étudiants les propose sur sa propre plate-forme.