Un CD musical sur 3 est contrefait

Plutôt que de s’en prendre aux internautes qui téléchargent de la musique, l’industrie du disque ferait mieux de lutter contre la contrefaçon de CD musicaux, une industrie mafieuse qui ne cesse de s’amplifier?

Le rapport annuel de l’

International Federation of the Phonographic Industry (IFPI) fait le bilan de la contrefaçon de CD de musique dans le monde en 2003. Selon l’IFPI, plus d’un CD musical vendu sur trois serait contrefait (35%), soit environ 1,1 milliard de CD pour un chiffre d’affaires de 4,5 milliards de dollars en 2003. Le phénomène progresse d’année en année (20% en 2001, 33% en 2002, 35% en 2003), des chiffres qui cependant soulignent un ralentissement avec une progression de 4% en 2003. L’IFPI identifie les foyers majeurs de piratage et contrefaçon des CD, et classe les pays par taux de piratage. L’Asie, l’Europe de l’Est et l’Amérique du Sud figurent en tête avec un taux supérieur à 50%, avec en particulier la Chine et la Russie qui représentent 1 milliard de dollars, mais aussi le Brésil, le Mexique, le Paraguay, Thaiwan, la Thaïlande, l’Ukraine, et plus proche de nous l’Espagne. L’Europe de l’Ouest (dont la France), les Etats-Unis et le Canada figurent parmi les bons élèves de la classe IFPI. Par ailleurs, 31% des CD piratés seraient gravés au domicile, sur des graveurs maison. Et un tiers du piratage (33%) concerne encore des cassettes audio Mais ce qui est le plus inquiétant dans cette étude provient de la confirmation de l’aspect à la fois industriel et mafieux du phénomène de cette contrefaçon. 36% des CD piratés ont été pressés en usine, et une partie participe au financement d’organisations criminelles? Les chiffres cités par l’IFPI sont cependant à prendre avec prudence, d’une part par la difficulté à évaluer l’ampleur réelle du phénomène, mais surtout par ses liens avec la RIAA, le représentant de l’industrie américaine du disque, connu pour sa propension à exagérer certains chiffres qui l’arrangent.