Un grand emprunt pour un grand pays numérique

Infrastructure et réseau, logiciels et services, patrimoine culturel seront les principaux thèmes abordés lors du séminaire gouvernemental du 10 septembre autour des investissements numériques dans le cadre du grand emprunt national.

Trois tables rondes, cinq ministres (et un Premier ministre en clôture), des co-présidents de commission, des élus, des chefs d’entreprises… Le séminaire « Numérique : investir aujourd’hui pour la croissance de demain » promet d’être riche en échanges d’idées. Programmé le jeudi 10 septembre prochain, il sera notamment animé par Hervé Novelli (secrétaire d’Etat chargé du commerce, de l’artisanat, des PME, du tourisme, des services et de la consommation), Michel Mercier (ministre de l’espace rural et de l’aménagement du territoire) et Frédéric Mitterrand (Culture) avec intervention de Christian Estrosi (Economie et Industrie) sous l’égide de Nathalie Kosciusko-Morizet (Economie numérique) et des regards attentionnés de Michel Rocard et Alain Juppé, co-présidents fraîchement nommés de la commission chargée d’identifier les priorités de l’emprunt national lancé par Nicolas Sarkozy.

Sujet transversal par excellence, il était important selon NKM d’organiser les débats autour de trois grands pilier : l’infrastructure et les réseaux; les logiciels et les services; et la sauvegarde du patrimoine et des industries culturelles. A travers ces différents débats, les ministres entendent « démontrer la nécessité et la pertinence de la présence du numérique dans le cadre du grand emprunt », selon la secrétaire d’Etat chargée de la prospective et du développement de l’économie numérique. Autrement dit, démontrer l’importance des technologies numériques dans l’économie du pays pour justifier les investissements que viendraient financer, intégralement ou non, les subsides du grand emprunt attendu pour 2010.

La France entière à l’heure du très haut débit

Côté infrastructure et réseau, il s’agit ni plus ni moins de couvrir la France entière de fibres optiques afin d’apporter le très haut débit dans tous les foyers. Quant on sait qu’aujourd’hui encore le pays est tacheté de zones blanches (caractérisées par l’absence de service haut débit) alors que le réseau téléphonique arrive aujourd’hui dans tous les foyers, on mesure l’ampleur du projet. Pour Michel Mercier, la lutte contre les fractures numériques (territoriale, sociale, générationnelle, sociaux professionnelle…), passe par « la couverture numérique de tous les territoires [qui] joue un rôle central sur l’économie ». Pas moins.

La construction de cette « infrastructure de haute qualité » (si elle est adoptée) mettra en œuvre de nombreux acteurs : pouvoirs publics, opérateurs télécoms mais aussi collectivités locales et la Caisse des dépôts. Une proposition de loi pour créer un « fonds de mutualisation » devrait être déposée le 13 octobre en ce sens. Un fonds qui servirait à palier l’absence des opérateurs dans les zones les moins rentables. « Le but est de fédérer les acteurs là où ils ne viendraient pas naturellement », renchérit NKM, « l’Etat ne peut pas être absent de la construction de cette infrastructure » même s’il est « normal que les opérateurs en financent une partie ». Opérateurs qui auront pour seul représentant au séminaire Daniel Fava, président de l’AFA (association des fournisseurs d’accès et des services Internet).