Un mobile sous Google Android avant la fin du mois

Le terminal d’HTC sera distribué par T-Mobile USA

L’offensive de Google dans le mobile devrait connaître une étape majeure. Selon des sources proches du dossier, T-Mobile USA devrait être le premier opérateur à commercialiser un téléphone sous Android le 23 septembre prochain à New York. Il s’agira d’un combiné HTC baptisé Dream.

Selon une source proche du dossier, le terminal sera un smartphone à large écran tactile (3 pouces) et à clavier complet. L’information n’a pas été confirmée par le fabricant taiwanais.

« Nous sommes dans la phase finale et avons passé pas mal de nuits blanches », déclare Andy Rubin, le directeur de la plate-forme mobile de Google dans une interview accordée à Reuters. « Nous sommes très contents du résultat », a-t-il ajouté.

Google n’entend pas faire de la figuration. Le géant a choisi, selon Rubin, d' »en mettre plein la vue » afin d’être certain que le premier mobile impressionnera les consommateurs. « Si nous arrivons avec une daube, les gens s’en iront et ce sera une perte de temps », a-t-il déclaré.

« Une fois qu’ils auront quitté le magasin avec l’appareil, ce qui entretiendra leur bonheur, ce sera le logiciel « , poursuit le responsable. Il faut dire qu’Android est notamment basé sur la force des applications développées par des tiers.

Rappelons qu’Android est compatible avec la plupart des normes industrielles existantes et permettra notamment aux fabricants de mobiles d’intégrer facilement les services stars de Google que sont Search, GMail, Calendar, Picasa, Blogger, Maps ou encore YouTube. En outre, constructeurs et opérateurs seront libres de personnaliser Android.

Mais Android est belle et bien la porte d’entrée du géant de Mountain View dans les mobiles.

Soutenu par plusieurs équipementiers, qui ont rejoint l’Open Handset Alliance, Android pourrait rapidement se faire une place sur le marché. Pour autant, l’initiative n’inquiète pas les géants des OS mobile comme Nokia (Symbian) ou Microsoft (Windows Mobile) qui eux aussi se concentrent sur des plates-formes orientées services (OVI et Windows Mobile) et qui se partagent l’essentiel du marché.

D’ailleurs, Nicolas Petit, Directeur de la division Mobilité de Microsoft France, nous expliquait au mois de février dernier : « Je suis un peu sceptique. Si la base d’Android est open-source, chacun pourra ensuite ajouter des couches de personnalisation. Finalement, les interfaces seront différentes et cela posera des problèmes d’implémentation de services. Le coeur est homogène mais ce qui est au-dessus l’est beaucoup moins. Cela revient à faire du Java… Je ne pense pas qu’Android soit en mesure de tenir sa promesse d’homogénéité, or c’est bien ce qu’attendent les opérateurs ».

Le Gartner n’est pas vraiment tendre non plus:l’institut d’études a ainsi comparé Android au dernier représentant des OS linux pour mobile. Des solutions encore peu utilisées et qui sont souvent critiquées par les industriels du secteur car trop disparates.

Dulaney pense tout de même qu’Android va connaître un bon taux d’adoption (d’ici deux ou trois ans), mais là encore, il ne recommande pas cette solution pour les entreprises.

Mais Google, qui peut compter sur le soutien de fabricants et d’opérateurs, pense avoir trouvé la bonne recette. On estime que la plate-forme Android va rapidement permettre de supplanter l’iPhone. Car cette dernière sera nettement plus ouverte et facile à utiliser.

À titre d’exemple, Miner rappelle que l’iPhone ne supporte pas l’ouverture de plusieurs applications, ce que dans le jargon l’on nomme le support multitâches. Avec Android, le support de plusieurs applications ouvertes dans le même temps est possible.

Miner reconnaît tout de même que du point de vue de l’ergonomie l’iPhone est assez remarquable. Reste que selon lui, les ventes de terminaux Android vont dépasser celle du combiné de la pomme. On en saura plus très prochainement !

Pour certains, Android représente une première étape et Google pourrait finalement bien faire produire un véritable GPhone. Pour autant, le groupe dément une nouvelle fois ces rumeurs, expliquant qu’il préfère (et c’est bien logique) être présent au sein de différents modèles plutôt que d’un seul… Mais dans le même temps, il souligne que « nous reconnaissons que de nombreux utilisateurs de mobiles ne posséderont pas de terminaux compatibles avec notre plateforme mobile. Pour cette raison, Android sera un complément de notre stratégie actuelle mais non un remplaçant »….Google est passé maître dans l’art du double langage.