Un premier brevet agréé pour Google

En validant le brevet de sa méthode de calcul de pertinence d’une page Web, à l’aide de la pertinence de pages qui lui sont liées, Google risque de remettre en cause le fonctionnement de certains moteurs de recherche

Déposé le 30 janvier 2001 en Californie, le brevet de Google concernant ce que les référenceurs appellent le « ranking » a été validé par l’Office américain des brevets.

Le brevet concerne directement la méthodologie développée par Google pour classer les pages les plus pertinentes qu’il fournit aux internautes en réponse à leurs requêtes. Et plus particulièrement un moteur de recherche qui calcule ou affine un classement d’une page Web en inter connectivité des pages qui lui ont proches. Les méthodes de classement des résultats sur les moteurs de recherche Lorsqu’un internaute dépose une requête à base de mots clés sur un outil de recherche, sa requête est transmise à un serveur d’index qui extrait de la base de l’outil les pages qui contiennent les mots clés. Elles sont ensuite classées selon un algorithme qui prend en compte la position et la performance des mots clés sur la page. Le classement est ensuite modifié par certains outils de recherche selon des méthodes qui prennent en compte des critères externes au contenu des pages. Comme les liens sponsorisés (forme de publicité), la fréquentation de la page, ou le nombre de liens qui pointent vers elle à partir d’autres pages indexées dans la base de l’outil. La méthode d’extraction et de classement de Google Google effectue en quelques dixièmes de secondes un premier classement des pages extraites de sa base, en leur affectant un « taux de pertinence » calculé sur les mots clés. Puis il effectue un second calcul qui affecte à chaque page un « taux de valeur locale » (local score value), aussi appelé « ranking », qui quantifie le nombre de documents qui dans sa base font référence (liens) aux pages sélectionnées lors de l’extraction initiale. Le classement final reprend le classement initial modifié par le ranking. Un brevet qui risque de peser la concurrence Le brevet pourrait affecter les outils de recherche qui construisent leur classement en relation avec les requêtes des internautes. Tous les outils développent des méthodes et algorithmes pour indexer le Web et s’efforcer d’apporter des réponses pertinentes aux internautes qui les interrogent. Les outils de recherche, un secteur en pleine mutation Les brevets de Google, leader des moteurs de recherche avec plus de 150 millions de requêtes quotidiennes, risquent de remettre en cause le paysage des services de recherche en ligne. Les derniers mouvements de recomposition et de concentration du marché démontrent que ce secteur n’est pas encore prêt à se stabiliser, et que l’équilibre économique des outils de recherche reste particulièrement fragile. En quelques jours, Yahoo a fait l’acquisition d’Inktomi, un service de recherche qui alimente en particulier MSN. Overture, le premier outil à avoir développé le modèle économique des liens sponsorisés loués aux enchères, a fait l’acquisition d’Alta Vista, puis de la division recherche sur Internet de Fast. Et enfin l’espagnol Terra-Lycos a publié des résultats inquiétants, qui pourraient être le prélude à de nouvelles cessions/acquisitions. Google n’a pas dit son dernier mot Trois autres brevets sont en cours de validation pour Google. Le premier porte sur des techniques et méthodologies destinées à fournir des résultats en fonction de l’analyse des usages des pages Web. Les deux autres concernent la fourniture de résultats sur des requêtes ambiguës.