Un quart des entreprises européennes plébisciteraient le cloud computing en 2010

Moteur d’innovation ou levier de réduction des coûts, le cloud computing n’a rien d’un effet de mode. Il sert les entreprises ouvertes au changement et représente un marché de 1860 millions d’euros en 2010.

Le cloud computing, la technologie majeure pour 2010? Pas encore tout à fait, mais on s’en approcherait. D’après une étude* commandée par Juniper et réalisée auprès de 500 directeurs informatiques, « un quart des entreprises européennes expérimenteront le cloud computing d’ici 2010 ».

Au début du mois de mai, le cabinet d’études Markess International affirmait qu’entre « 2008 et 2010, le marché du cloud computing a crû de 25 % », il pèse ainsi 1 860 millions d’euros cette année.

La cause de cet engouement? L’idée que cette technologie** « peut remodeler l’économie des réseaux, en permettant de dissocier l’augmentation de la capacité du réseau de celle des coûts matériels et de gestion», explique la société américaine spécialisée en solutions réseaux d’entreprises.

Entreprises: une pour toutes et toutes pour le cloud, mais avec une utilisation différente

Si les entreprises dites « performantes » comme d’autres, victimes de la crise, se rejoignent sur cette idée et comptent sur le cloud pour les mois à venir, elles n’en ont pas forcément la même utilité. A chacune son approche. Chez les entreprises performantes, le « nuage » est vu comme un «moteur d’innovation», alors qu’il est perçu chez « les sociétés en difficulté » comme un élément à combiner « avec une tendance générale vers l’externalisation comme levier de réduction des coûts ».

L’expérience du cloud par les sociétés performantes est d’ailleurs plus répandue que chez les autres entreprises. « Elles sont confiantes et misent sur le potentiel de cette technologie pour s’assurer un avantage commercial et une différenciation concurrentielle via une meilleure productivité, une flexibilité accrue et des coûts réduits. », assure Gert-Jan Schenk, senior vice-président, EMEA, Juniper Networks.

Les entreprises ouvertes au changement jouiront des avantages du cloud

Quel que soit le potentiel économique de l’entreprise, Gert-Jan Schenk est formel: « Les plus ouvertes au changement» sont celles qui bénéficieront des avantages du cloud computing et qui seront susceptibles «de maximiser leurs chances de succès sur le long terme ». Et c’est là que le bât blesse, les résultats de cette étude diffèrent selon la zone géographique étudiée, et la France est loin du trio de tête.

Les entreprises susceptibles de s’engouffrer dans ce qui est désormais une brèche béante sont davantage situées au Bénélux pour 26% d’entre elles. Suivent le Royaume-Uni avec 18 % et l’Allemagne avec 15%. La France occupe la dernière place de cette étude avec 8%. Et pourtant, selon Markess International, l’utilisation du cloud computing représenterait 2 730 millions d’euros en 2012.

Juniper n’est pas la seule société à vanter les mérites de l’innovation dans l’entreprise. Or, parmi les salariés français interrogés par Future Foundation pour Google Enterprise, seuls 30% d’entre eux pensent que leur « employeur investit suffisamment dans la technologie pour équiper [leur] société en prévision de l’avenir ».

Seule petit avantage à tirer de ce retard, une pollution minimisée, car, selon Greenpeace, l’infrastructure du cloud computing et les centres de données provoquent autant d’émissions de CO² que l’ensemble des PC et de leurs périphériques.

So, to be cloud or not to be cloud ?

* Enquête sur l’état des réseaux d’entreprise en Europe début 2010 réalisée par l’institut de sondage indépendant Loudhouse auprès de 500 directeurs informatiques employés dans des moyennes et grandes entreprises (de plus de 1000 salariés) au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et au Benelux.

** D’après la définition donnée par Markess International, le cloud computing concerne un « accès via le réseau et à la demande de ressources informatiques, d’environnement de développement, d’applications ou de services informatiques ».