Un réseau de cyber-espionnage chinois démantelé

Selon les services canadiens, GhostNet, une organisation de pirates basée en Chine aurait été découverte. Mise à jour d’un réseau ou face cachée du « cyber-iceberg » ?

Introduits dans 103 pays, pas moins de 1.295 ordinateurs piratés, voilà ce qu’ont découvert des chercheurs canadiens. Une organisation localisée en Chine qui aurait même réussi, à en croire des informations de l’agence de presse AP, à infiltrer des ordinateurs de gouvernements et d’organisations privées dont ceux du Dalaï lama, le chef spirituel tibétain.

Le réseau ainsi découvert a été baptisé « GhostNet« , il opérait principalement depuis la Chine. L »Information Warfare Monitor, un groupe de recherche sur Internet lié au cercle de réflexion SecDev Group basé à Ottawa et le Munk Centre for International Studies rattaché à l’Université de Toronto ont mené l’enquête pendant plus d’un an et ont trouvé des activités illégales entre juin 2008 et mars 2009. Des travaux qui ne permettent cependant p as d’établir l’identité ou les motivations des pirates.

C’est le Dalaï lama qui a demandé au Munk Centre for International Studies de l’Université de Toronto de vérifier ses ordinateurs et de rechercher des traces d’effraction.

Selon les éléments fournis par le quotidien britannique The Independent, les chercheurs ont découvert un réseau underground de 1.295 ordinateurs infectés issus de ministères des Affaires étrangères de nombreux pays comme l’Iran, le Bangladesh, la Lettonie ou l’Indonésie mais aussi des ambassades de l’Inde, de la Corée du Sud, de l’Indonésie, de l’Allemagne et du Pakistan. Les ordinateurs des bureaux du Dalaï Lama en Inde, à Bruxelles, à Londres et à New York sont également affectés.

Ce « réseau fantôme » serait le plus vaste jamais détecté, selon le rapport cité par le New York Times. Les postes servant de base d’attaques seraient donc basés en Chine même si, à l’image des offensives contre l’Estonie et la Géorgie, il est impossible de lier ce type d’attaques à des velléités politiques et gouvernementales.

Côté français, les services estiment avoir connaissance de ce phénomène. Rencontrée voilà une semaine Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur témoignait du jeu des équilibres stratégiques: « Tous les Etats peuvent venir nous espionner sur nos intérêts stratégiques. Des Etats européens comme extra-européens nous regardent attentivement. Il nous faut donc regarder partout, et cela sans évoquer particulièrement la Chine…« .

Il pourrait, qui sait, s’agir d’une « initiative privée » voire de  » hackers patriotiques « . D’autant que les ministères chinois des Affaires étrangères et de l’Information n’ont pas encore réagi face à cette découverte.

Un silence évocateur ? Ou pas.