Un responsable de Thales accusé d’espionnage en Corée

Un homme d’affaires français attend à Séoul d’être jugé. Accusé d’espionnage, il risque quinze ans de prison

Quand la fiction répond à l’actualité, c’est assez déconcertant. Alors que le film

« OSS 117, Le Caire, Nid d’espions » sort en salle aujourd’hui, Libération qui propose un dossier cinéma spécial « Gang des pastiches » à cette occasion, explique dans un article, l’incroyable histoire qui touche l’homme d’affaires français Bernard Favre d’Echalens. Retour sur cette affaire… L’affaire est sensible et l’accusation faite par la justice coréenne particulièrement grave. Elle remonte au 21 mars 2006, date à laquelle, Bernard Favre d’Echalens, président de la division sud-coréenne du géant français Thales, a été accusé, par la justice du pays, d’atteinte à la sécurité nationale. En un mot il est suspecté d’espionnage. Après un mois d’emprisonnement, ce français, âgé de 65 ans, est sorti de prison samedi 15 avril, moyennant le paiement d’une caution dont on ignore le montant. Néanmoins, il est contraint de rester dans le pays sous surveillance policière pour attendre d’être jugé. Il risque jusqu’à quinze ans de prison… Le gouvernement le suspecte d’avoir dérobé des documents confidentiels de l’Agence de développement pour la défense. Rappelons que cet organisme s’occupe notamment du système de radar des navires de la flotte sud-coréenne. Bernard Favre, qui est un homme d’affaires respecté dans l’Hexagone, a bien entendu nié ces accusations et du côté du gouvernement français l’on estime que lesdits documents sont liés à l’activité professionnelle de Bernard Favre. Alors qu’un homme risque de passer de longues années en prison, la direction de la filiale coréenne ne semble pas s’émouvoir de son sort. Il faut dire que Thales Corée se porte bien. Interrogée par le quotidien, une source anonyme proche du dossier a déclaré : « La justice coréenne semble ne pas vouloir laisser traîner l’affaire. La procédure pourrait être accélérée. Il n’est pas impossible que le jugement soit rendu dés avril ou mai. » Cette affaire, qui sent le coup monté, n’est pas sans rappeler la mésaventure des deux plongeurs français qui ont participé à des fouilles sous-marines et qui sont actuellement emprisonnés en Indonésie.