UnaBiz emporte Sigfox face à Actility et Oteis

Sigfox redressement judiciaire

Le tribunal de commerce de Toulouse a annoncé le nom du repreneur de Sigfox. UnaBiz l’a emporté face à Actility et Oteis.

À qui Sigfox ? Le tribunal de commerce de Toulouse devait annoncer, ce jeudi, le nom du repreneur de la pépite française, placée en redressement judiciaire fin janvier. C’est chose faite : UnaBiz a décroché la timbale.

Neuf candidats s'étaient manifestés. Dans la dernière ligne droite, il en restait trois. UnaBiz, donc, ainsi qu'Actility et Oteis.

Basé à Lannion (Côtes-d'Armor), Actility est né en 2010, quelques mois après Sigfox. Le cœur de son offre se nomme ThingPark. Il s'agit d'une plate-forme de connectivité pour les réseaux LPWAN (compatible LoRaWAN, LTE-M et NB-IoT).

Actility est notamment partenaire de Foxconn et d'Inmarsat, qui ont tous deux investi à son capital. Le premier était entré en 2015 (tour de table de 22,1 M€ avec aussi, entre autres, Orange et Swisscom). Le second, en 2017 (75 M€ avec Bosch et l'Association familiale Mulliez). EDF était arrivé à bord dès 2012, emmenant une levée de fonds de 7 M€.

Oteis est un groupe de conseil et ingénierie du bâtiment, de l'eau et des infrastructures. Basé à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), il revendique un chiffre d'affaires 2019 d'environ 50 M€.

historique Oteis
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UnaBiz avait été le premier à orchestrer une communication publique. C'était le 12 avril, à l'avant-veille de la date à laquelle le tribunal devait initialement se prononcer. L'entreprise avait, à cette occasion, tiré la sonnette d'alarme. Motif : la « temporisation » du ministère de l'Économie et des Finances. Ce dernier devait lui donner son blanc-seing dans le cadre de la procédure IEF (Investissements étrangers en France), UnaBiz étant basé à Singapour.

UnaBiz avait les faveurs de l'équipe Sigfox

Le tribunal avait finalement repoussé d'une semaine l'annonce du repreneur. Sans préciser si c'était la conséquence de cette procédure.

Pour défendre son projet, UnaBiz avait un angle d'attaque en particulier : son offre avait la faveur des employés de Sigfox - en tout cas du CSE.

Prince UnaBiz
Le message s'adresse à Henri Bong, cofondateur et codirigeant d'UnaBiz.

Oteis avait attendu le 18 avril pour sortir du bois. Intervenu pour « corriger certaines contrevérités », il se présentait comme le mieux-disant sur le plan social. Avec, d'un côté, la reprise de 132 personnes (127 en France et les 5 à Dubaï), tandis qu'UnaBiz s'engageait à en reprendre 128 (toutes en France). Et de l'autre, un accompagnement financier des salariés non repris « 50 % supérieur » à celui que proposait Actility.

Oteis affirmait par ailleurs être le seul candidat repreneur rentable depuis 2016. Tout en mettant en avant l'expertise de son propre « redresseur », président et actionnaire de référence : Rafi Kouyoumdjian. L'intéressé avait accordé un entretien à La Tribune. Et regretté, dans ce cadre, qu'émerge « l'idée qu'il n'y [avait] qu'un seul et unique repreneur sérieux pour Sigfox ». « Trop communiquer peut être interprété comme une sorte de pression exercée sur le tribunal [...] », avait-il ajouté.

Prince Oteis

Actility s'était exprimé publiquement le 19 avril. « Le principe [...] est de laisser la justice faire, avait-il clamé. Pour cela, nous avons jusqu'ici refusé toute communication. » Le groupe avait rappelé son intention d'investir « plus de 32 millions d'euros » dans son projet de reprise. Avec, parmi ses objectifs, une convergence des standards LPWAN autour d'une interface « capable d'utiliser au cas par cas les différentes technologies LoRa, LoRa-FHSS, Sigfox ou d'autres (modulations satellite notamment) ». Et de rappeler l'importance stratégique de la techno Sigfox, « classée à double usage militaire et civil ».

Photo d'illustration © Sigfox