Une étude IDATE remet le débat du P2P sur de bons rails

L’enquête menée auprès de 4. 000 internautes, enrichie par une observation
des usages des logiciels d’échanges, permet de mesurer les évolutions récentes
du P2P et présente des scénarios chiffrés sur le développement du marché du
téléchargement

Une étude de l’IDATE et de Médiamétrie/NetRatings remet les pendules à l’heure, s’agissant des comportements et des usages des ‘P2Pistes’ -les utilisateurs du ‘peer-to-peer’, permettant d’échanger des morceaux de musique ou des films en réseau, sans serveurs dédiés.

L’étude a bénéficié d’une méthodologie réaliste et précise.

Reposant sur deux outils Médiamétrie, le logiciel NetMeter permettant de connaître les logiciels utilisés (dont 100 applications de P2P) sur les PC des membres du panel, et une enquête plus traditionnelle de type « déclarative « dont on connaît les limites, le document est crédible.

« Les résultats obtenus vont au-delà de nos attentes. La fiabilité et le niveau de détail atteints permettent de disposer d’éléments d’analyse à la hauteur des enjeux d’un phénomène qui est devenu central pour l’évolution de la distribution de contenus » indique Gilles Fontaine, dg de l’IDATE

« A partir des résultats produits par Médiamétrie//NetRatings, les équipes de l’IDATE ont pu réaliser un rapport très complet qui propose également un jeu de scénarios et des prévisions de développement en volume et en valeur des marchés concernés à l’horizon 2010 »ajoute Laurent Michaud, Chef de projet de l’étude et Responsable du pôle Loisirs numériques de l’IDATE.

Benoît Cassaigne, directeur du département Internet et Téléphonie Mobile de Médiamétrie, explique: « Cette étude, qui repose sur une observation des données en temps réel, croisée avec les déclarations des internautes, doit permettre à terme de suivre régulièrement et de façon très précise les évolutions du marché du téléchargement en France, mis en perspective avec ceux du Royaume-Uni et des Etats-Unis. »

Bilan des courses, 55% des internautes pratiquent le téléchargement en France; ils sont 59% en Grande-Bretagne et 47% aux États-Unis. Le taux de pénétration des logiciels de P2P est de 48% en France, 23,6% en Grande-Bretagne, 12,4% aux USA. La France est donc très branchée P2P.

Interrogé par nos soins, Laurent Michaud, consultant, précise : « En nombre d’heures par mois les internautes français sont à la première position. Les utilisateurs de P2P sont restés connectés (en connexion active) pendant 8h53 par mois, contre 4H40 aux Royaume-Uni et 6h15 aux USA. L’étude ne portant pas sur les contenus il s’agit là du temps de recherche. Le logiciel le plus utilisé par les Français est Emule. »

Ce sont les jeunes qui téléchargent le plus régulièrement. Néanmoins la pratique du téléchargement concerne toutes les classes d’âge, hommes ou femmes de manière presque similaire.

L’ordinateur demeure la plate-forme de prédilection pour le téléchargement de contenus. Le téléphone mobile jouant un rôle encore marginal.

Selon les pays étudiés, un internaute télécharge de 53 à 73 fichiers par trimestre. Les contenus les plus téléchargés sont les images et photos, puis la musique.

Les fichiers téléchargés légalement représentent en France environ 15% de l’ensemble des fichiers téléchargés, 20% au Royaume-Uni et 25% aux États-Unis.

66% des personnes qui pratiquent le téléchargement aux États-Unis ont téléchargé des contenus payants, contre 59% au Royaume-Uni et 49% en France.

Les internautes pratiquant tout type de téléchargement consacrent à l’achat de contenus en ligne 3.8 euros/mois en France, 7.3 euros/mois au Royaume-Uni et 5.2 euros/mois aux États-Unis. La musique représente le premier poste de dépense, devant les logiciels.

Les principaux freins à l’utilisation du téléchargement payant sont le prix des contenus, l’insuffisance des catalogues disponibles et l’impossibilité d’écouter et/ou de regarder les contenus avant leur téléchargement.