Une ombre d’illégitimité plane sur le monopole de Rambus

Par un vote unanime, l’autorité de la concurrence américaine (FTC) a estimé que Rambus se trouvait dans une position dominante dans quatre technologies utilisées dans les mémoires DRAM (Dynamic Random Access Memory)

L’affaire risque de faire du bruit. En effet, les DRAMs sont largement utilisées dans les ordinateurs personnels, les serveurs, les imprimantes ou bien encore les caméras.

Le gendarme américain de la concurrence dans son verdict explique que le comportement de Rambus est « décevant ». Pour la FTC (Federal Trade Comission), le groupe a « volontairement caché ses brevets sur les mémoires vives trompant la donne du marché et faussant le libre jeu de la concurrence. » Qui plus est, le groupe s’est engagé dans plusieurs procès pour violation de brevets…

Le mardi 25 avril, Rambus a remporté un procès qui l’opposait au groupe Hynix. Un tribunal de District de Californie du Nord, lui a ainsi accordé 30,5 millions de dollars concernant les brevets relatifs aux mémoires SDRAM et 276,4 millions de dollars pour les brevets de puces DDRSD. Soit une amende totale plutôt coquette pour Hynix puisqu’elle s’élève à près 307 millions de dollars.

Pour la commission « ce comportement lui a permis de se retrouver dans cette position de monopole sur le marché de la mémoire vive. » Dans son avis, elle annonce qu’elle va organiser plusieurs réunions avant de trouver le remède adéquat et relancer le jeu de la concurrence. »

En juin 2002, la FTC a accusé Rambus d’avoir violé les lois fédérales en organisant délibérément une duperie. Le groupe aurait caché aux membres du Joint Electron Device Engineering Council (JEDEC) plusieurs points de sa propriété intellectuelle dans le cadre de la définition des standards SDRM et DDR SDRAM.

Rappelons que le JEDEC est l’organisation de normalisation qui s’assure que les avancées technologiques sont brevetées et publiées dans le catalogue des standards. Pour les utiliser, il faut par la suite payer la licence.

Seulement, la FTC a perdu son procès en février 2004, faute de preuves suffisantes.

De l’opinion générale de la commission « le comportement de Rambus était prémédité pour tromper les membres du JEDEC. Le groupe a voulu cacher au JEDEC les brevets qu’il possédait concernant ces standards, pour que l’organisme adopte à son insu des normes dépendant directement des brevets déposés par la firme. »

De son côté, le fabricant affirme que c’est la qualité supérieure de sa technologie qui lui a permis de gagner les procès en cours. Mais chez la concurrence l’on attend beaucoup de cette affaire qui vient confirmer les doutes qui planaient sur Rambus depuis un moment.