Quel modèle pour le rapprochement de l’Afdel et du Syntec Numérique?

Les représentants de l’industrie informatique et du logiciel, Syntec Numérique et l’Afdel, étudient la possibilité d’un rapprochement pour créer, en France, une grande organisation patronale du numérique. Mais de fortes divergences demeurent.

Deux des principales organisations de la filière numérique en France, Syntec Numérique et l’Afdel, pourraient s’unir. Longtemps rivales, les deux parties ont demandé à un juriste d’étudier différentes options de rapprochement visant la création d’une « organisation patronale plus forte et plus lisible », d’après un document obtenu par le quotidien Les Échos.

L’arlésienne numérique

Depuis plusieurs années, les professionnels du numérique appellent de leurs voeux la création d’un unique grand acteur capable de représenter, en France, l’ensemble des métiers IT et d’influencer les politiques publiques en la matière. Mais les points de vue divergent.

Syntec Numérique, qui défend les intérêts de 1 200 entreprises – SSII, sociétés de conseil, éditeurs – et pèse 80% du chiffre d’affaires du numérique en France, est favorable à une fusion. Soit l’intégration de l’Afdel au sein d’une même union syndicale. L’option, radicale, ne satisfait pas l’Afdel. Certains de ses administrateurs redoutent de perdre leurs prérogatives. D’autres encore s’inquiètent des éventuelles réticences de nouveaux acteurs du numérique, du e-commerce au jeu vidéo, appelés à intégrer l’union qui serait prochainement constituée.

L’Afdel, qui rassemble plus de 300 éditeurs de logiciels et solutions Internet (CA global : 8 milliards d’euros), de Dassault Systèmes à Microsoft France, s’est donc prononcée, mercredi 6 mars, lors d’un « vote d’orientation », pour la création d’une fédération. « Plusieurs options se présentaient pour renforcer la représentativité des acteurs du numérique dans le cadre d’un projet de fédération professionnelle. Le conseil d’administration de l’Afdel a souhaité retenir la voie la plus œcuménique, à même d’accueillir les différentes sensibilités et représentations des filières du numérique. C’est évidemment un projet d’autant plus ambitieux qu’il se veut ouvert et regarde vers l’avenir », explique à la rédaction Jamal Labed, président de l’organisation.

Maintenir le dialogue

Syntec Numérique considère le vote pour une fédération « très dommageable », selon les termes de son président Guy Mamou-Mani cité par Les Échos. Certes, une telle structure permettrait une transition « en douceur », chaque organisation qui la compose conservant son indépendance, mais elle ne participerait ni « aux organes paritaires, ni à la gestion d’une convention collective ».

L’ambition de Syntec Numérique, l’un des syndicats constitutifs de la Fédération Syntec, est tout autre. Elle vise à créer une grande union pilotée par une même direction exécutive. L’Afdel veut maintenir le dialogue et rêve encore d’une version française de Bitkom, le regroupement syndical de l’industrie IT, des télécoms et des nouveaux médias en Allemagne. Jamal Labed a donc fait savoir que le vote d’orientation de mercredi, n’est pas un vote de décision.

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