Universal Music s'éloigne des DRM

La Major change son fusil d’épaule. Une première offre de téléchargement sur mobile sans verrou est lancée avec SFR

Hier premier partisan des DRM (digital right management) afin de protéger les oeuvres musicales de la copie, Universal Music fait enfin évoluer ses positions. Face à la fronde des consommateurs qui dénoncent ces protections empêchant en grande partie l’interopérabilité (la possibilité de jouer sur plusieurs supports un titre acheté légalement), la première Major mondiale du disque rejoint un mouvement déjà initié par de nombreux labels : les DRM seront supprimés sur une partie du catalogue.

Il faut dire que les accords Oliviennes, signés il y a un an, prévoyait d’enlever « les mesures techniques de protection bloquantes » au plus tard un an après le vote de la loi Création et Internet dont l’examen commence ce mercredi au Sénat.

« Universal a décidé de prendre les devants. Nous allons mener plusieurs expérimentations d’ici à la fin de l’année pour tester l’impact d’une telle mesure et voir si l’absence de DRM fait grimper le nombre de téléchargements », explique au Figaro, Pascal Nègre, patron d’Universal Music France.

Car on le sait, les DRM constituent un frein à l’essor des plates-formes légales de téléchargement seules capables de compenser la chute des ventes physiques de disques. « Si le consommateur, sensibilisé par la loi, arrête de pirater, nous n’aurons plus besoin de protéger nos oeuvres. Le choix ne se fera plus entre le gratuit et le payant mais entre le payant et le risqué. Cela aura un vrai impact sur le développement du numérique », poursuit le p-dg.

Première application de cette décision : SFR (filiale de Vivendi, maison mère de Universal) lance aujourd’hui un service de téléchargement musical sans DRM sur mobile.

Le client pourra télécharger à volonté un des 3 genres musicaux proposés : Pop Rock, Rap & R’N’B, Clubbing Electro dans un catalogue de plusieurs milliers de titres.

Cette offre est proposée via une gamme de forfaits en série limitée proposée dès 17,90 euros au lieu de 22, 90 euros par mois pendant les 2 premiers mois. Ce qui reste néanmoins relativement cher, même si ce service offre l’interopérabilité tant demandée.