USA : un brevet remet en cause les systèmes antispam

Un brevet accordé à Postini Inc sur le traitement et la sécurité des emails pourrait poser quelques soucis aux sociétés ayant développé des services de gestion et de sécurisation des emails

Le brevet n° 6.650.890 accordé à la société Postini en novembre dernier par l’

U.S. Patent and Trademark Office couvre, entre autres, l’usage de services déportés d’expédition des emails, de contenus d’emails externes, d’expédition vers des systèmes sans fil, ainsi que de filtrage des emails et de détection des virus. Le spectre des domaines couverts par le brevet est suffisamment large pour menacer à la fois les éditeurs de solutions antispam et les services spécialisés. Autant dire tout ce dont l’Amérique dispose en matière de protection des emails et de lutte technologique contre le ‘spam’. Sont ainsi visés les concurrents de Postini: FrontBridge Technologies, MessageLabs ou MX Logic… qui scrutent tous les emails entrants afin d’écarter les messages non sollicités et filtrer les messages vérolés ou spammés. Ces éditeurs risquent de se trouver empêcher par ce brevet. Shinya Akamine, président et CEO de Postini, a confirmé qu’il comptait bien étudier l’étendue de son brevet afin de « maximiser » la valeur de sa société… Mais obtiendra-t-il gain de cause? Une nouvelle mise en cause du système américain des brevets

L’affaire Postini remet une nouvelle fois sur le devant de la scène les méthodes de l’

U.S. Patent and Trademark Office. Comme en France avec l’INPI, la validation des brevets est essentiellement basée sur l’antériorité des informations relatives au domaine couvert par la demande. Les critiques sont de plus en plus nombreuses envers ce service américain, qui aurait par trop tendance à se reposer exclusivement ses sources internes, en omettant de faire référence à des sources publiques largement reconnues et aptes à confirmer ou infirmer une datation d’information. Dans le cas de la demande de Postini, par exemple, déposée en septembre 2000, des services de traitement et filtrage des emails existaient déjà, ainsi qu’un volume conséquent d’études, de recherches et de développements, en particulier dans le milieu universitaire. Une simple requête sur un moteur de recherche peut démontrer l’évidence : la présence de services identiques à ceux qui figurent sur le brevet de Postini, mais largement antérieurs à la date de dépôt de la demande. Les incohérences du système des brevets aux Etats-Unis pourraient de nouveau peser sur un domaine stratégique pour l’usage ou la sécurité des internautes.