Vaste coup de filet contre des ?clubs’ de pirates

La communauté pirate vient de prendre un sérieux uppercut. Le ministre américain de la justice, Alberto Gonzalez, a annoncé ce 30 juin la fin d’une opération de police d’envergure contre des « clubs » de pirates d’une douzaine de pays

Au début des années 90, des personnes qui se rencontraient sur la Toile se sont organisées en groupes. La communauté ?Warez’ était née. Par exemple, s’est ainsi constituée la

team « DrinKorDie », qui fut dissoute suite à une opération du FBI similaire à celle d’aujourd’hui. Généralement, ces groupes modifiaient les logiciels et faisaient sauter leurs systèmes de protection : « le crack ». Une technique qui requiert beaucoup de connaissances, mais surtout de l’imagination? A cette époque, ces organisations étaient particulièrement prolifiques. En 2004, suite à l’opération Fastlink menée par le département de la justice américain, le mouvement s’est essoufflé. Mais grâce aux réseaux « peer to peer » et surtout aux canaux cryptés d’IRC (Internet relay chat) et ses serveurs informatiques qui nécessitent des mots de passe, il a survécu. Au total, ce sont près de 22 groupes qui ont été arrêtés. Les enquêteurs ont mené 90 perquisitions à travers le monde pour démanteler ces « teams » responsables de la grande majorité de la circulation de matériaux protégés par le droit d’auteur et copiés illégalement sur Internet. Ils ont également saisi des centaines d’ordinateurs et ont fermé au moins huit importants serveurs distribuant des ?uvres piratées. Responsables de la diffusion de Star Wars III? Pour le département américain de la justice, ces « clubs » ont fait circuler sur le réseau « Star Wars Episode III: La revanche des Siths » (lire nos articles), le logiciel Photoshop d’Adobe Systems et des centaines d’autres titres connus. Le préjudice est évalué à au moins 50 millions de dollars. L’opération a été menée conjointement aux États-Unis, dans les villes de Chicago, San Francisco et dans les Etats de Californie et de Caroline du Nord. L’agence AP précise dans son communiqué, que cette procédure s’est faite avec l’aide des autorités australiennes, belges, canadiennes, françaises, allemandes, danoises, israéliennes, portugaises, néerlandaises et britanniques. D’autres ordinateurs ont été saisis un peu partout: France, Australie, Israël, Allemagne, Corée du Sud, Norvège, Suède, Russie, Pologne, Hongrie, Danemark et Canada – affirme le ministère néerlandais des Finances. Quatre personnes ont été interpellées. Elles sont accusées de violations de la loi fédérale de protection des copyrights. Ces groupes « Warez » sont jugés responsables de la diffusion de 95% des matériaux protégés par le droit d’auteur et qui atterrissent sur les réseaux d’échanges « peer-to-peer » d’Internet, selon l’administration américaine des douanes et de l’immigration. Pour se protéger, les pays promulguent des lois souvent répressives. Mais comment bloquer les flux de données ? Car, les possibilités d’Internet sont innombrables.