VentureEU : l’UE veut soutenir les start-up et scale-up européennes innovantes

commission europe (crédit photo © jorisvo - shutterstock)

La Commission Européenne et le Fonds européen d’investissement (FEI) ont lancé VentureEU, un fonds d’investissement paneuropéen visant à injecter des fonds dans les sociétés de capital risque.

L’Union Européenne veut stimuler l’investissement en Europe dans les start-up et scale-up innovantes.

A cet effet, le fonds européen d’investissement (FEI), filiale de la banque européenne d’investissement (BEI), et la commission européenne lance un programme de fonds paneuropéens baptisé VentureEU.

Six fonds pour relever le défi

Il s’agit d’injecter des fonds dans les sociétés de capital risque pour qu’elles financent à leur tour le tissu européen de start-up et de scale-up jugées comme innovantes.

On parle là d’un montant de 410 millions d’euros financés par l’UE. Ils sont issus des 200 millions d’euros du programme Horizon 2020, des 105 millions de COSME (programme pluriannuel européen pour la compétitivité des entreprises et des PME) et des 105 millions provenant du FEI. En tout 2,1 milliards devraient être injectés dans le circuit des sociétés de capital risque, le 1,69 milliard d’euros restant provenant de fonds privés.

Six fonds ont été identifiés pour recevoir ce montant et investir dans les start-up et scale-up européennes. Le FEI a initialement signé un accord avec les deux premiers d’entre eux : Isomer Capital et Axon Partners Group. Il est prévu que quatre autres fonds les rejoignent dès cette année. Il s’agit de Aberdeen Standard Investments, LGT, Lombard Odier et Schroder Adveq. Ces six fonds ont été choisis pour investir dans des sociétés de capital-risque axées sur des domaines tels que les services numériques, les technologies médicales, les sciences de la vie et l’énergie.

Rattraper le retard avec les Etats-Unis et la Chine

Avec VentureEU, l’UE veut rattraper le retard avec les Etats-Unis et la Chine. Les chiffres sont parlants : en 2016, les sociétés de capital risque ont apporté un soutien financier de l’ordre de 6,5 milliards d’euros dans l’UE, contre 39,4 milliards d’euros aux Etats-Unis.

Autre constat : l’UE dénombre peu de « licornes » (start-up valorisée à plus d’un milliard de dollars) : 26 en tout, contre 109 outre-Atlantique et 59 en Chine. Spotify illustre les problèmes que rencontrent les sociétés innovantes pour se financier sur le Vieux Continent. Le spécialiste du streaming audio qui a été fondé en Suède a préféré réaliser son entrée en bourse au NASDAQ plutôt qu’en Europe.

Dans le communiqué de l’UE, Carlos Moedas, commissaire pour la recherche, la science et l’innovation estime que «VentureEU est un élément clé de la stratégie ‘Open Innovation’ (innovation ouverte) que nous avons lancée il y a trois ans. Il est vital pour l’Europe de rester un leader industriel et une grande puissance économique.»

Avec ce soutien financier, il s’agit donc d’augmenter le nombre de start-up et de scale-up choisissant de rester dans l’UE. C’est ce que souligne Elżbieta Bieńkowska, commissaire pour le marché intérieur, l’industrie, l’entrepreneuriat et les PME : «VentureEU permettra une augmentation du nombre et de la taille moyenne des fonds de capital-risque. Cela encouragera nos start-up à fort potentiel à rester en Europe et à s’y développer, en tirant pleinement parti du marché unique.»

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