Deux villes italiennes larguent Microsoft pour l’Open Source

Linux : Ubuntu, future star du monde desktop ?

Turin et Udine ont décidé de migrer leur parc informatique vers des solutions Open Source et de délaisser les services de Microsoft, pour des questions budgétaires.

Il ne s’agit pas d’une vague de fonds, tout au plus des vaguelettes, mais il s’agit d’une orientation dans un pays en crise et qui cherche des solutions alternatives. Cette évolution se déroule en Italie et plus spécifiquement dans deux villes. La première est Turin, berceau de la famille Fiat, qui a annoncé un plan pour migrer de Windows vers Ubuntu.

Selon nos confrères de ZDnet.com, la municipalité a choisi cet été de faire évoluer son parc informatique, soit 3800 PC vers un système d’exploitation Open Source. A la clé, la ville du Piémont envisage une économie de 300 euros par poste sur les licences, soit un total de 6 millions d’euros sur 5 ans. Le projet a été adopté et la migration devrait durer 18 mois. Ce projet existait depuis quelques années déjà, mais les problématiques liées à la crise l’avaient mis de côté.

Un effet tâche d’huile

Toujours selon le même site, une autre ville italienne a décidé une politique similaire : Udine, capitale de la région du Frioul-Vénétie, qui comprend plus de 100 000 habitants. La municipalité a annoncé qu’à la fin de l’année 2014, elle aussi commencera sa migration vers une solution Open Source. La ville d’Udine ne prend cependant pas encore le pari de supprimer Windows, des tests sont prévus l’année prochaine pour un passage sous Linux. Un premier essai s’était révélé peu concluant sur l’interopérabilité entre applications propriétaires et Linux. La ville regardera attentivement l’expérience de Turin en la matière.

La mairie va donc s’orienter d’abord vers la suppression d’Office sur ces machines au profit d’OpenOffice. Cette bascule devrait faire économiser 400 euros sur les licences par poste, soit 360 000 euros au final. Des formations vont être mises en place pour s’habituer à l’outil Open Source.

Le cas Munich et les autres

De plus en plus de villes planifient une adoption des solutions Open Source dans une logique de réduction des coûts. Munich a souvent été citée en exemple avec 14 000 postes migrés. La ville allemande a dressé un premier bilan de ce passage. Le coût du projet dans son ensemble (prestations externes liées au déploiement Linux, tests et formations internes) aurait atteint 23 millions d’euros en août 2013. À titre de comparaison, la municipalité allemande estime qu’une mise à niveau vers Windows 7 et une nouvelle version de Microsoft Office lui aurait coûté 34 millions d’euros. La ville aurait donc économisé plus de 11 millions d’euros grâce à Linux. Il n’en demeure pas moins que cette décision pourrait être revue par le changement de personnel municipal.

Même l’Angleterre a sonné le tocsin contre le prix des licences de Microsoft Office en réfléchissant à la migration des suites bureautiques vers OpenOffice ou Google Docs. En France, il existe plusieurs textes notamment une circulaire de Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre, sur l’usage des logiciels libres dans les administrations, mais elle a été très peu appliquée.

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