Virtualisation : Delphix mutualise le stockage des bases de données répliquées

Tests, développement, reporting : pour de multiples usages, les entreprises créent des répliques de leurs bases de données de production. Des environnements que la start-up américaine Delphix se propose d’optimiser via la virtualisation. Plusieurs grands comptes hexagonaux sont intéressés.

S’adressant aux entreprises possédant de bases de données de grand volume, la solution Delphix vise à optimiser les capacités de stockage utilisées sur les bases dites secondaires. En effet, pour chaque base en production, les entreprises créent la plupart des temps des répliques destinées au développement ou aux tests. Des environnements qui occupent autant d’espace disque que la base de données primaire.

Le principe de l’appliance Delphix ? Utiliser la virtualisation (basée sur Open Solaris) pour optimiser globalement l’espace de stockage dont auront besoin les répliques de la base de données primaires (lire Delphix virtualise les bases de données, notre article d’avril 2012). « Le serveur Delphix s’installe à côté de la base Oracle ou SQL Server. Suite à un processus de prise d’empreinte sur la base de production, on peut provisionner des bases de données virtuelles, ce qui permet de mutualiser les capacités de stockage », explique Dominique Sanjivy, co-fondateur de la société Appex, distributeur pour l’Europe du Sud de la solution. Et aussi d’accélérer les mises en production ou le décommissionnement de bases de développement ou de tests devenues inutiles.

L’appliance virtuelle Delphix (qui nécessite un minimum de 4 coeurs processeurs) dispose de fonctionnalités permettant de gérer les montées de versions de la base de données ainsi que les snapshot (images) et les restaurations. La technologie s’appuie sur un système de fichiers maison (DxFS), qui gère l’optimisation du stockage et des performances, et sur un outil d’orchestration des données, Datavisor (gérant les synchronisations entre la base primaire et l’appliance, l’enregistrement des modifications, le déplacement des données et les réplications vers une autre appliance si nécessaire). Aucun agent logiciel n’est nécessaire du côté de la base primaire. L’ensemble des fonctionnalités est accessible aux utilisateurs via un portail en mode self-service.

En France, des proof-of-concept

Delphix-Jedidiah-YuehCréé en 2008 par l’ex-fondateur d’Avamar (un pionnier de la déduplication racheté par EMC), Jedidiah Yueh (ci-contre), la société a levé 45,5 millions de dollars depuis sa création (dont 25 sur la seule année 2012) et a connu sur l’année 2012 une croissance de plus de 200 %, selon les affirmations de la start-up sur son site Web. « Avec notre technologie de virtualisation de base de données, les DBA peuvent instantanément rafraîchir ou provisionner des bases de données virtuelles qui opère sur 1/10ème de l’espace de stockage habituellement nécessaire, ce qui renforce l’agilité, facilite la gestion et améliore les performances », résume Jedidiah Yueh sur son profil LinkedIn. En début d’année, la société a été approuvée par SAP. Delphix est compatible pour l’instant avec les bases SQL Server et Oracle, et vise à supporter prochainement Postgre, Sybase ASE et MySQL. Signalons que la start-up a également signé un accord de partenariat avec In-Q-Tel, le fonds d’investissement de la CIA, afin de développer des solutions adaptées à la communauté du renseignement US, précise un communiqué de la société.

Delphix est déjà présent chez une centaine de clients dans le monde, parmi lesquels Sanofi, Facebook, Procter & Gamble ou Deutsche Bank.

Un ticket d’entrée à 200 000 euros

Introduite en France début 2013 par Appex, Delphix est en test chez 4 entreprises françaises. « La solution fonctionne très bien pour les environnements SAP dupliqués ou pour des batch de BI, où les entreprises ont tendance à multiplier les environnements », précise Dominique Sanjivy, qui espère signer trois affaires d’ici la fin d’année sur la base de proof-of-concept concluants. Il évoque le cas d’une grande entreprise française qui dispose d’une base de production de 10 To (relation client et billing), répliquée dans 8 à 12 environnements secondaires. « Soit un volume de stockage conséquent qui coûte cher à cette entreprise et une infrastructure complexe et coûteuse à synchroniser », note le co-fondateur d’Appex. Fonctionnant sur un serveur ESX doté de 8 CPU, de 32 Go de mémoire et d’une connexion à 1 Gbit/s, une base de 8,5 To a ainsi été ramenée à 2,5 To via les techniques de compression de Delphix, sans dégrader les performances lors du traitement batch fonctionnant sur cet environnement. « Il suffirait de disposer d’une  liaison réseau à plus haut débit et de davantage de mémoire pour améliorer les performances. Surtout, l’environnement virtuel en question se provisionne en 15 minutes », détaille Dominique Sanjivy.

DelphixSelon lui, le retour sur investissement de la solution se situe d’abord dans le stockage – le recours à la virtualisation apparaissant alors comme une alternative à l’achat de nouvelles baies -, mais également dans la mise à disposition quasi-immédiate des environnements secondaires (à comparer au processus habituel très fastidieux, voir le schéma ci-contre fourni par Appex sur son site) et dans une diminution du nombre de serveurs employés. Dominique Sanjivy affirme qu’une appliance Delphix installé sur un serveur doté de 16 CPU peut héberger 2 bases sources de 10 To et 10 copies de chacune d’entre elle. Le tout pour un ticket d’entrée de moins de 200 000 euros annuels (la solution est facturée sur la base d’une redevance à l’année, incluant la maintenance).

Une évaluation que confirme le Gartner qui estime le contrat moyen de cet éditeur ciblant les grandes entreprises à 250 000 dollars. Un ticket moyen élevé qui rallonge forcément les cycles de vente, d’autant que la technologie de la start-up touche à un actif critique des entreprises : les bases de données.

Répertorié par le même Gartner parmi les « cool vendors » dans le domaine du stockage en avril dernier, la société peut, selon le cabinet d’études, « accélérer significativement les opérations et réduire la durée des tests autour des bases de production, celle des reporting et applications analytiques et ramener les rafraîchissements de données de quelques jours à quelques minutes. Le tout en appliquant de la compression et en évitant tout recours à la déduplication ». Logique puisque Delphix évite précisément les redondances de données.

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