Virtualisation : Microsoft annonce son offensive anti-VMware

A la veille de VMworld, Microsoft dévoile sa stratégie et ses nouvelles
solutions de virtualisation. La guerre est ouverte contre VMware !

Décidément, l’actualité du monde de la virtualisation est particulièrement riche en cette période de rentrée.

EMC a tiré le premier avec l’IPO réussie de VMware (entrée en Bourse) et Citrix a enchainé avec l’acquisition de Xen.

C’est au tour de Microsoft de rappeler ses ambitions sur ce marché stratégique: le géant de Redmond annonce le Systems Center Virtual Machine Manager 2007, nouvelle suite de supervision sur console unique. Une de ses fonctionnalités ne peut pas nous échapper: la capacité de convertir des images virtuelles VMDK de VMware à un format VHD de Microsoft !

Le constat de Microsoft, comme nous l’a confirmé Alain Le Hegarat, responsable marketing Windows Server Systems chez Microsoft France, est simple : « Le nombre de serveurs Intel virtualisés reste faible. Que faut-il pour passer en production ? Des outils de supervision couvrant tout le cycle d’un projet. »

Microsoft entend donc créer autour de Virtual Server 2005 et de son SP1 des extensions basées sur son format pivot VHD, le même que l’on retrouvera dans Windows Server 2008 (Longhorn Server) qui marquera la rupture en embarquant l’hyperviseur.

Intégré à l’offre System Center, Virtual Machine Manager 2007 gère le déploiement et l’administration des systèmes virtuels via une console centrale. Il prend en charge de bout en bout la consolidation des serveurs physiques dans une infrastructure virtuelle.

Il convertit des systèmes physiques en systèmes virtuels (P2V), et des systèmes virtuels VMware VMDK en systèmes virtuels VHD (V2V). Il répartit des charges virtuelles sur les serveurs physiques les plus appropriés. Et enfin il gère une bibliothèque pour centraliser et gérer tous les fichiers d’un centre de données virtuel.

On le voit, tout est réuni pour offrir aux entreprises qui virtualisent le urs infrastructures un outil qui appartient à la galaxie Microsoft, et qui saura rapatrier dans cette galaxie les environnements virtuels de VMware.

Microsoft répond ainsi à la menace du géant de la virtualisation qui cherche à jouer la solution à caractère universel en glissant ESX au plus près du ‘hardware’, sous la couche du système d’exploitation (qui peut donc tout aussi bien être du Windows, de l’Unix ou du Linux !).

Comment la virtualisation s’intègre-t-elle dans la stratégie de l’éditeur ?

La virtualisation est devenue indissociable des stratégies d’entreprise, qu’il s’agisse de consolider les serveurs ou d’accéder à un niveau supérieur de contrôle et de sécurité des infrastructures et des utilisateurs.

Pour Alain Le Hegarat, la vision de Microsoft est globale : « Notre vision de la virtualisation s’oriente sur quatre axes : les serveurs, la présentation, les applications et le poste de travail pour émuler des machines clientes. »

La présentation, c’est le terminal de services exécutés sur un centre de traitement et déportés sur un poste de travail. Cette solution existe depuis Windows Server 2000 et a été développée en collaboration avec Citrix.

Les applications, c’est un environnement de client riche, récemment acquis avec SoftGrid, pour installer des applications non compatibles sur une même machine via des conteneurs (‘containers‘) à diffuser sur le réseau.

On le voit, Microsoft a élargi sa vision de la virtualisation, d’où la nécessité de disposer d’un outil de supervision? Ce que nous a confirmé Geneviève Koehler, chef de marché serveur chargée de la gamme d’outils d’administration System Center :

« La virtualisation augmente la complexité, ce qui justifie une suite de supervision des environnements virtuels. Microsoft propose un logiciel pour gérer PC et serveurs et réunit l’ensemble de ces outils dans la gamme System Center. Nous proposons donc plus de logiciels. Nous apportons plus d’impact autour d’ITIL pour l’administration et l’exploitation des processus. Nous assurons la gestion des machines virtuelles, ainsi que le Data Protection Manager. »

« Il est normal pour Microsoft de bien gérer Windows Server. »

Des outils pour les managers? Quid des partenaires de Microsoft ?

A force de proposer des outils aux gestionnaires, Microsoft ne grignote-t-il pas sur l’activité de ses partenaires? Ce serait un comble pour un éditeur qui ne manque pas de rappeler que son mode de distribution est exclusivement indirect?

Alain Le Hegarat ne le voit pas ainsi:

« D’abord, nous proposons à nos partenaires, depuis début juillet, une offre spécifique, un ‘pack’ pour les PME, avec une console unique. Ensuite, dès le 1eroctobre, les SSII pourront proposer des services de télé-administration, pour les multiples implantations des grands comptes comme pour les PME. »

Et face à VMware ?

L’annonce de Microsoft, même si l’éditeur reste prudent dans son discours (il ne l’évoque et à aucun moment) vise très directement VMware.

Il est vrai que la domination de cet acteur, répris par EMC, et reconnu comme leader par le marché de la virtualisation, peut sérieusement agacer le géant de Redmond.

Microsoft a choisi d’annoncer ce Systems Center Virtual Machine Manager 2007 et d’exposer sa vision et sa stratégie de virtualisation à la veille de la grand-messe VMworld, où il est partenaire-exposant.

Quelle est la vision de Microsoft sur VMware ?

« ESX est un hyperviseur de vieille génération dépendant de la machine« , nous a lâché Alain Le Hegarat. « Virtual Server est un hybride qui se place entre les types 1 et 2 avec notre hyperviseur qui prend place dans l’OS. »

La guerre est ouverte, entre VMware qui se désolidarise de l’OS pour se déployer, et Microsoft qui entend continuer de promouvoir ses solutions intégrées aux différentes versions de Windows?