Vivendi: mobiles et musique en hausse

Les ventes de disques progressent à nouveau. Pourtant le piratage n’a pas baissé… De quoi remettre en cause le discours anti P2P des Majors!

Réduit à trois activités principales: la téléphonie, la musique et la télévision, Vivendi Universal affiche des résultats en baisse compte tenu des nombreuses cessions du groupe. Son chiffre d’affaires pour le deuxième trimestre se replie de 12% à 5,4 milliards d’euros. Mais au plan organique, les revenus progressent de 6%.

Le groupe est encore une fois soutenu par l’activité téléphonie (SFR Cegetel) qui représente 45% du chiffre d’affaires. Les revenus de cette activité progressent de 12% à 2,4 milliards d’euros. La hausse de 9% du chiffre d’affaires de SFR provient « principalement de la croissance du parc clients d’une année sur l’autre ». Mais la grande surprise provient de la filiale Musique (Universal Music Group: 20% des activités) dont les revenus progressent de 2% à 1 milliard d’euros après plusieurs mois de baisse. Cette performance résulte des « ventes soutenues en Amérique du Nord et au Royaume-Uni qui compensent un change défavorable et la faiblesse persistante de plusieurs grands marchés de la musique, notamment la France, et des ventes moins soutenues au Japon », explique Vivendi dans un communiqué en notant le succès des albums de D12, Diana Krall, Lloyd Bank et Slipknot. Aux Etats-Unis, où les ventes ont crû de 4,6% sur le trimestre, UMG accroît sa part de marché de 0,5 point à 27,6%. Cette reprise des ventes en Amérique du Nord sera certainement mise au profit des actions de la RIAA (association des Majors US) contre les pirates: plus de 2.000 plaintes ont été déposées contre des adeptes du P2P. Pourtant, le peer-to-peer n’a jamais été aussi utilisé. Il aurait même progressé de 50% en un an. Conclusion: l’usage massif des plate-formes de téléchargement ne pénalise pas les ventes de disque. Les performances d’UMG en sont une preuve flagrante. De quoi remettre en cause tout le discours anti P2P des Majors… Le groupe Canal+ (17% des revenus) voit ses ventes baisser de 13% sur le trimestre à 916 millions. Et la filiale jeux-vidéos (1,3% de l’activité) s’enfonce encore un peu plus avec un chiffre d’affaires en baisse de 47% à 71 millions d’euros.