VMware, virtualisation à tous les étages et en France

Bien que racheté par le spécialiste du stockage de données, EMC, VMware poursuit son chemin de la virtualisation, et s’implante en France à la recherche des grands comptes

La virtualisation « système »? C’est la technique qui consiste à partitionner une station de travail ou un serveur afin d’y exécuter plusieurs systèmes d’exploitation. A ce petit jeu, VMware s’est fait une place de leader avec son produit Workstation. Depuis sa création, il s’en est vendu plus de 2,5 millions d’exemplaires. Et son défi aujourd’hui est d’assurer son expansion sur le marché des serveurs.

Du poste de travail? VMware Workstation est un logiciel d’utilisation individuelle qui, tire son succès de ses fonctionnalités, mais aussi de son prix, à moins de 200 dollars. L’utilisateur, généralement un ingénieur, peut facilement virtualiser ses applications, c’est-à-dire implanter et exécuter plusieurs OS sur son poste, ou plusieurs fois un même OS. Basé sur l’architecture Intel X65, les utilisations de Workstation sont multiples, comme d’exécuter Windows, Linux ou Novell Netware en simultané. Mais l’on retrouve deux applications particulièrement recherchées: les tests et le développement d’applications. Et la hot-line. Dans ce dernier cas, plusieurs OS sont souvent nécessaires. ? aux serveurs Après le poste de travail, VMware part à la conquête des services informatique des entreprises et porte le concept de virtualisation sur les serveurs. Le groupe s’est structuré afin de répondre à la forte demande des entreprises et, après les Etats-Unis, il s’implante en France où un directeur vient d’être nommé, Jacques Heller. L’époque est favorable à la virtualisation. Les entreprises font le constat que leurs équipements sont en sous utilisation, que la course à la puissance ne permet que de répondre à de rares pics de performances. Ce qui génère des coûts élevés d’équipement et de maintenance, tout en multipliant les risques côté utilisateurs. Mieux maîtriser les équipements et réduire les coûts? la machine virtuelle a sa place dans la stratégie des entreprises. C’est la solution ESX de VMware, qui propose à la fois de virtualiser les serveurs, mais aussi une solution performante et transparente d’administration et de maintenance des serveurs avec Virtual Center. En plus de reprendre les fonctionnalités de Workstation adaptées aux serveurs, VMware consolide ces derniers en mode virtuel, optimise l’utilisation et le partage de la bande passante. Sans oublier de proposer des outils d’isolation des serveurs afin de protéger et d’autoriser la maintenance des réseaux de l’entreprise. Ainsi, partant du constat que les équipements actuels sont largement suffisants et globalement sous exploités, VMware répond aux attentes des entreprises pour consolider les acquis, optimiser et maximiser l’existant. Mais en conservant une politique budgétaire de réduction des coûts, à l’aide d’une solution logicielle qui s’affranchit du hardware sans qu’il soit nécessaire de la verticaliser. VMware dans EMC

L’annonce du rachat de VMware par le spécialiste du stockage EMC aurait pu laisser croire à la fin de l’indépendance de l’éditeur, d’autant qu’elle a été suivie par l’annonce d’un premier routeur de virtualisation (

lire notre article). Il n’en est rien, partenariats obligent ! En effet, VMware compte parmi ses partenaires des industriels du hardware, dont des concurrents d’EMC comme IBM, HP ou Dell, ainsi que des éditeurs. VMware conservera donc son indépendance au sein du groupe EMC. Pour preuve, l’implantation de filiales européennes, dont la France. Une démarche nécessaire, car si la virtualisation est aujourd’hui devenue une solution simple à exploiter – comme de transférer OS et ses travaux en cours sur un moteur virtuel d’une machine à l’autre d’un simple ‘cliquer / déplacer’ (technologie VMotion) ? et qu’elle attire les architectes des réseaux, il reste à évangéliser les utilisateurs qui sont le principal frein à cette technologie, car elle leur donne l’impression de perdre physiquement leurs technologies?