VMworld Europe 09 : Sauvegardez la virtualisation !

À Cannes la semaine dernière, la sauvegarde des environnements virtuels était au cœur des préoccupations. De multiples entretiens qui en illustrent les tendances fortes. Enquête sur 2 pages

Cannes – Parce que les machines virtuelles reposent physiquement sur un fichier, le stockage revêt un aspect essentiel. Sans virtualisation, l’entreprise utilise généralement un serveur physique pour faire tourner une application. Si le serveur tombe, l’application devient indisponible. Avec la virtualisation, un même serveur fait tourner plusieurs machines virtuelles. Si le stockage fait défaut, plusieurs applications tombent. C’est pourquoi il s’agit non seulement de protéger l’entreprise contre la perte de données ou de fichiers, mais aussi de pouvoir réagir efficacement en cas de problème sur une machine virtuelle.

Dans ce contexte, les opérations de sauvegarde et réplication s’imposent, de même que des mécanismes performants de restauration. « Dans une approche informatique traditionnelle, on déterminait l’infrastructure en fonction des applications (serveurs, réseau, sauvegarde). Avec la virtualisation, la nouvelle approche repose sur une infrastructure flexible et évolutive, sur laquelle les nouvelles applications consomment les ressources d’un pool de ressources matérielles. Cela nécessite une perspective globale avec un besoin d’orchestration », explique Richard Clifton, directeur adjoint chez NetApp.

À partir d’où organiser la sauvegarde ?

De plus en plus, les machines virtuelles (VM) hébergent des applications sous forme d’appliances (BI, ERP, etc.). L’infrastructure et les ressources nécessaires sont alors déterminées pour apporter la qualité de service (SLA) attendue selon l’application. Et bien entendu, la politique de sauvegarde et de réplication. « Les systèmes debackup traditionnels s’appuient sur les cycles libres du CPU. Or avec la virtualisation, -par définition- ces cycles sont réduits. Il s’agit donc de réinventer le stockage dans les contraintes d’un environnement virtualisé. Car l’agent traditionnel de sauvegarde ne peut plus travailler. Le backupdoit donc intervenir au niveau bloc de la baie de stockage »,affirme-t-on chez IBM.

« En fait, l’entreprise peut choisir entre trois options pour le backup de ses VM. La sauvegarde directement depuis la VM consomme beaucoup de cycles CPU et grève fortement les performances. En outre, elle est complexe, et rend difficile les opérations de typeload-balancing[JD : équilibrage de charge], car la charge est imprévisible et accapare jusqu’à 50 % des performances. Si la solution opère directement depuis l’hyperviseur (comme le fait NetApp Open System SnapVault avec divers systèmes de stockage), elles consomment moins de CPU et rendent possible leload-balancing. Enfin, si les opérations s’effectuent directement au niveau de la baie de stockage, avec une perspective “True Infrastructure”, le résultat est plus simple, facilement gérable, et indépendant des VM et de leur logique », détaille Richard Clifton.

La déduplication devient la norme

Bien entendu, les dernières technologies performantes répondent aussi à l’appel pour le stockage des environnements virtuels. Et la majorité des acteurs l’intègre. « Si on dispose de deux machines virtuelles sous Windows 2003 sur le même serveur, de nombreux blocs identiques sont sauvegardés. Avec la déduplication, un tel bloc est stocké une seule fois, et les différentes VM concernées ne conservent que la référence du bloc[JD : pointeur].

Utilisée pour le stockage primaire comme pour la sauvegarde ou le mirroring, la déduplication permet de gagner jusqu’à 90% d’espace en environnement virtualisé. Une proportion qui peut même devenir plus importante pour des environnements de postes de travail virtualisés », assure-t-on chez IBM.

Tandis que Chris Carrier, directeur marketing technique chez EMC, renchérit : « La déduplication réduit le nombre d’entrées-sorties, le besoin en espace de stockage, et permet une restauration facile et rapide. Chez EMC nous lui associons la compression des fichiers inactifs (technologies Avamar et RecoverPoint) dans l’environnement d’exploitation Celerra, pour ensuite éliminer les copies. » Et Richard Clifton confirme : « Nous utilisons la déduplication sur nos deux niveaux de stockage [voir page 2]. »