Vodafone à l’assaut de SFR?

Le britannique a levé son pacte de non-agression avec le groupe français. Ca sent l’OPA…

Et l’on reparle encore une fois d’une OPA de Vodafone sur SFR. En effet, Vodafone avait, en vain, tenté de prendre le contrôle de Cegetel et de SFR en octobre dernier. Mais Vivendi Universal (VU), estimant le prix offert par Vodafone inférieur à ses prétentions, a préféré monter dans le capital de Cegetel en rachetant lui-même les parts des actionnaires minoritaires.

Aujourd’hui, les choses ont un peu changé. Vivendi est toujours à la recherche d’argent frais. Mais surtout, Vodafone, premier opérateur mondial de mobiles, a annoncé la rupture de son pacte de non-agression avec le groupe français de médias et communication. Mains libres Vodafone a signifié à VU son intention de mettre fin dès le 30 janvier 2004 au pacte de non-agression qui lui interdisait d’acheter des titres du groupe français. Cette annonce a été interprétée par le marché comme le signe avant-coureur d’une éventuelle OPA que Vodafone pourrait à terme lancer sur la filiale de son ancien partenaire. Le groupe britannique avait pris l’engagement de ne pas acquérir directement ou indirectement d’actions VU, le 29 janvier 2000, aux termes d’une clause dite de « standstill » lors de la mise en place du portail commun multi-accès Vizzavi. Lancé en grande pompe en juin 2000, promis au succès, mais resté bien en deçà des espoirs de son promoteur, Vizzavi était détenu à parité (50/50) par Vodafone et VU. L’hypothèque de la non-agression levée, Vodafone, qui dispose d’une solide trésorerie, aura en principe les mains libres dans six mois pour tenter un assaut contre VU (et donc Cegetel/SFR), lequel se sera, entre temps, délesté de ses actifs américains regroupés dans VU Entertainment (VUE). Vodafone: 122,7 millions d’abonnés dans le monde

L’opérateur britannique poursuit son développement insolent. Au premier trimestre de son exercice 2003-2004, il a gagné pas moins de 2,5 millions d’abonnés. Le service GPRS « Vodafone Live » comptait 1,75 million d’abonnés à fin juin 2003.

Le groupe déclare un revenu moyen par abonné (Arpu) en hausse de 5 livres en Grande-Bretagne à 297 livres, soit 417 euros.