Télégrammes : WhatsApp une backdoor ?, Microsoft rachète Maluuba, Dieselgate Renault sur la sellette, Le CEA teste la 5G

En attendant la vague de froid et après la tempête, il est de temps de rentrer au chaud et de lire les télégrammes du soir.

Une backdoor dans WhatsApp ? Selon le Guardian, la messagerie instantanée propriété de Facebook n’aurait pas résolu une faille découverte dans le protocole de chiffrement des messages (basé sur Signal) en avril 2016 par un chercheur, Tobias Boelter. Selon lui, si un utilisateur est hors-ligne, Whatsapp peut « ré-encrypter des messages avec une nouvelle clé de chiffrement et les envoyer à nouveau au destinataire, à condition qu’ils n’aient pas été marqués comme lus ». La firme peut alors accéder à tous les messages sans que son destinataire s’en aperçoive. Du côté de Facebook, on conteste le terme de « porte dérobée » et explique que l’application propose  une option pour activer un avertissement lorsque les clefs de chiffrement ont changé. Cette option n’est pas activée par défaut par WhatsApp.

Microsoft rachète Maluuba. La première acquisition de l’année 2017 de la firme de Redmond se nomme Maluuba. Il s’agit d’une start-up spécialisée dans le deep learning, les réseaux neuronaux. Elle est basée à Montréal et a déjà travaillé sur des sujets comme la compréhension du langage naturel ou l’apprentissage renforcé. Microsoft n’a pas communiqué le montant de l’opération, mais a donné quelques pistes sur l’intégration de la jeune pousse. Les travaux de Maluuba vont servir à alimenter et à permettre à un agent (chatbot) de répondre à n’importer quelle question notamment au sein des entreprises. Comment retrouver un document, qui s’occupe de tel sujet dans l’organigramme,  etc. Les scénarios sont innombrables pour l’intelligence artificielle.     

Le dieselgate rattrape Renault et Fiat-Chrysler. Les affaires de dieselgate rattrapent d’autres constructeurs que Volkswagen. A l’automne 2015, l’Allemand était pointé du doigt pour avoir équipé ses véhicules d’un système qui adaptait ses résultats de mesures d’émission de dioxyde de carbone en fonction des usages du véhicule. Renault se retrouve dans le collimateur de la justice française. Après que la direction des fraudes avait découverts que les émissions polluantes des véhicules diesel dépassaient celles des tests, le parquet de Paris a ordonné l’ouverture d’une enquête pour « tromperie sur les qualités substantielles et les contrôles effectués avec cette circonstance que les faits ont eu pour conséquence de rendre la marchandise dangereuse pour la santé de l’homme ou de l’animal ». Le constructeur a réfuté ces accusations s’en tenant au pur respect de la réglementation européenne ce qui n’a pas empêché le titre de dévisser de 4%. Hier, c’est le groupe Fiat Chrysler Automobiles (FCA) qui a subi les foudres de l’agence environnementale américaine EPA en plein salon de l’auto de Detroit. Elle accuse la firme d’avoir dissimulé un logiciel visant à minimiser le taux d’émission de CO2 pour 104 000 véhicules aux Etats-Unis, les Jeep Grand Cherokee et les pick-up Dodge Ram 1 500, produits entre 2014 et 2016. Une dissimulation considérée comme une grave violation de la loi américaine qui pourrait entraîner FCA à payer plus de 4 milliards de dollars de pénalités. Les constructeurs auto sont soupçonnés depuis 2015 de modifier les tests de contrôle de leurs taux de pollution.

Le CEA teste la 5G. Le Leti (Laboratoire d’électronique et de technologie de l’information), la branche R&D et production de micro et nano technologies du CEA (Commissariat à l’énergie atomique), va mener des tests de technologies 5G dans la bande des 3,5 GHz TDD (monocanal). Le laboratoire s’est vu octroyer une licence opérateur de 6 mois par le régulateur qui lui permettra de travailler sur 40 MHz de largeur de bande. Les tests se dérouleront sur le campus de Minatec à Grenoble. Les ingénieurs travailleront sur une onde multiporteuse post-OFDM (orthogonal frequency-division multiplexing) pour corriger les lacunes propres aux ondes LTE (4G) actuelles. D’autres travaux y seront menés comme le in band full duplex (IBFD) qui permet d’émettre et de recevoir un signal simultanément sur un même canal. Les résultats de ces essais permettront d’améliorer l’offre technologique que le Leti propose à ses partenaires industriels dans le contexte des applications 5G télécoms et les technologies radio propriétaires des secteurs verticaux.