Le Wi-Fi devrait se généraliser à bord des avions survolant l’Europe

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A travers le projet European Aviation Network, Deutsche Telekom et Inmarsat ouvrent un réseau Wi-Fi paneuropéen pour les clients à bord des avions des compagnies aériennes.

Les usagers des transports aériens disposeront-ils une connexion Wi-Fi généralisée à bord des avions survolant l’Europe d’ici juin ? Il faut éviter de s’emballer trop rapidement mais le réseau pour une couverture paneuropéenne devient opérationnel.

De manière isolée, certaines compagnies aériennes proposent ce type d’option payante de connectivité sans fil mais l’initiative European Aviation Network (EAN) compte aller plus loin.

Le groupe télécoms allemand Deutsche Telekom et le spécialiste britannique de la téléphonie par satellite Inmarsat (mais aussi l’équipementier réseau finlandais Nokia et le groupe français technologique Thales) ont scellé une alliance visant à développer un réseau Wi-Fi européen à bord des avions des compagnies aériennes.

Ce réseau EAN, dont le projet avait été dévoilé en 2016, se différencie de l’accès satellitaire classique réservé à quelques voyageurs d’affaires. 

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Le schéma de connectivité EAN (octobre 2016)

Présenté comme une première mondiale, il combine à la fois une liaison satellite, via un satellite d’Inmarsat lancé dans le courant de l’été 2017 par Arianespace, et un réseau au sol de 300 stations de base répartis dans les 28 Etats membres de l’Union européenne (dont le Royaume-Uni avant Brexit), avec la Suisse et la Norvège en complément.

En fonction du plan de vol, le système choisit automatiquement d’utiliser le satellite ou le réseau terrestre pour échanger les données.

Selon Deutsche Telekom, EAN permettra aux passagers de disposer d‘une connexion en haut débit avec une largeur de bande de plus de 75 Mbit/s pour une latence inférieure à 100 ms.

« Les passagers pourront partager des images sur les médias sociaux et diffuser des contenus à des vitesses comparables à celles dont ils disposent à la maison », avance le groupe allemand.

Le réseau EAN doit répondre à des conditions techniques très différentes des réseaux LTE traditionnels puisque les aéronefs recevront le signal à des vitesses allant jusqu’à 1200 km/h et à une hauteur au sol de 10 km.

Une nouvelle source de revenus pour les compagnies aériennes

IAG, propriétaire des compagnies aériennes British Airways, Iberia, Vueling et Aer Lingus, devrait constituer le premier client du consortium.

Plus précisément, British Airways est pressentie pour commercialiser en avant-première le « service Wi-Fi dans l’air' ». La compagnie précise que la première heure de connexion sera gratuite au lancement de l’offre premium.

Selon une étude du cabinet de conseil Roland Berger, deux passagers sur trois sont prêts à payer pour avoir un accès Internet en vol.

Des revenus supplémentaires pour les compagnies aériennes qui pourraient gagner environ 1,20 euro par passager sur les courtes distances et 3,60 euros pour les vols long-courrier.

Le Wi-Fi à bord permettra aussi de développer les ventes additionnelles avec le shopping, la publicité ou le sponsoring du service.

A noter qu’un autre consortium emmené par le constructeur de satellites américain ViaSat et soutenu par l’opérateur européen Eutelsat et Panasonic, a déposé un recours devant la Cour européenne de justice pour s’opposer à la mise en place d’EAN.

Il estime que la licence obtenue par le consortium auprès de l’autorité de régulation des télécoms en Belgique ne concernait pas la connectivité aérienne (voir la contestation devant la cour d’appel de Bruxelles datant de juillet 2017 au format PDF).

Voir la vidéo de promotion pour les essais en prototype EAN via YouTube (2016) :