Une installation manquée de Windows 10 coûte cher à Microsoft

Devant la justice américaine, Microsoft a été condamné à verser 10 000 dollars en raison d’une mise à jour pénalisante vers Windows 10.

La mise à jour vers Windows 10 peut parfois coûter cher… à Microsoft. La justice américaine a ainsi donné raison à un client dont la tentative d’installation du nouvel OS a fait planter le système informatique de sa petite entreprise. C’est ainsi que Teri Goldstein a gagné, en appel, 10 000 dollars de dédommagement de la part de Redmond.

Teri Goldstein déclare que son PC a téléchargé et tenté d’effectuer la mise à jour vers Windows 10 quelques jours après sa sortie officielle le 29 juillet 2015. Mise à jour qu’elle a néanmoins refusée. Mais l’échec de l’installation aurait provoqué un ralentissement des performances de l’informatique de son agence de voyage, basée à Sausalito en Californie, au point, selon elle, de risquer la panne. Le support technique de Redmond n’a pas réussi à résoudre le problème, Teri Goldstein a décidé de poursuivre Microsoft pour le temps perdu et le rachat d’un nouvel ordinateur, raconte le Seattle Times. De son côté, l’éditeur réfute tout mauvais fonctionnement de ses services et déclare avoir mis fin à la procédure judiciaire pour éviter les risques de frais d’autres litiges.

Méthodes discutables

Indépendamment des qualités, et défauts, du nouvel OS, il a beaucoup été reproché à Microsoft sa volonté d’inciter avec insistance les utilisateurs à migrer, y compris les petites entreprises. Avec des méthodes parfois discutables de mise à jour qui se lancent indépendamment de la volonté des utilisateurs ou, du moins, de la capacité à en maîtriser les paramètres (voire à à cliquer au bon endroit pour la refuser). Et l’éditeur rappelle que les utilisateurs disposent de 31 jours pour revenir à leur environnement précédent. Encore faut-il ne pas laisser passer le délai. Rappelons que Satya Nadella, le dirigeant de l’éditeur, a annoncé à plusieurs reprises l’objectif de distribuer Windows 10 sur 1 milliard de terminaux d’ici 2018.

Une telle audience pousserait les utilisateurs à se tourner toujours plus vers les services de Redmond (comme le moteur de recherche Bing) et inciterait les développeurs à concentrer leurs efforts sur la plate-forme de Microsoft (aux dépens de Google ou Apple) qui a d’ailleurs choisi d’unifier les environnements fixe et mobile (là aussi dans l’objectif de simplifier le travail des développeurs). C’est dans cet objectif que l’entreprise propose aux clients sous Windows 7 (SP1) et Windows 8/8.1 de profiter gracieusement de la mise à jour vers Windows 10 avant le 29 juillet prochain. Aux dernières nouvelles, l’OS stratégique était installé sur 300 millions de PC. On est encore loin du compte, ce qui pourrait accentuer la volonté de l’éditeur à poursuivre sa stratégie intrusive. Mais les méthodes de Microsoft en excèdent certains. Au point qu’une pétition contre les migrations forcées a récemment vu le jour sur Change.org.


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