Windows 7, en Europe, sera vendu sans Internet Explorer (Microsoft)

Cette option répond aux exigences de la Commission européenne qui a poursuivi Microsoft pour abus de position dominante. Mais comment faire en pratique ?

Microsoft tente d’anticiper la position de la Commission européenne sur Windows 7, compte tenu de la condamnation déjà prononcée sur des versions précédentes du système d’exploitation.

Le géant de Redmond annonce qu’il livrera Windows 7 sur le marché européen dépouillé d’Internet Explorer 8.

Pour rappel, Microsoft est poursuivi par la commission de la concurrence de Bruxelles suite à une plainte d’Opera Software déposée en décembre 2007. Les instances européennes accusent Redmond d’avoir abusé de son quasi monopole dans le secteur des système d’exploitation sur PC desktop pour avoir imposé son navigateur maison, Internet Explorer, sur le marché des navigateurs.

Si IE (Internet Explorer) perd du terrain, notamment face à Firefox depuis 2004, la société d’études NetApplication évalue à près de 66% la part du navigateur de Windows dans le monde aujourd’hui. Elle était de 76% en décembre 2007.

Ce ne sera pas la première fois que Microsoft livrera une version de Windows amputée d’un de ses logiciels clés. Suite à la condamnation de l’éditeur en mars 2004, toujours par Bruxelles, l’éditeur de Redmond avait livré une version de Windows sans Media Player, son logiciel de lecture multimédia, sur le vieux continent. Mais il s’agissait de versions boîtes de XP. Commercialisé au même tarif, Windows XP N n’avait intéressé ni les constructeurs, ni les utilisateurs.

La logistique autour d’IE est un peu plus complexe. Si, à partir d’XP N, il suffisait d’aller télécharger n’importe quel lecteur multimédia (y compris Windows Media Player) pour bénéficier d’un programme de lecture de musique et vidéo, comment installer un navigateur à partir d’un système dépourvu de navigateur? (sans compter qu’un système aujourd’hui non connecté à Internet n’a plus de sens.)

Microsoft envisage plusieurs solutions. D’abord, laisser aux constructeurs de PC ou revendeurs, le soin d’installer le navigateur à la demande du client. Ensuite, fournir un moyen à l’utilisateur de l’installer lui-même sans préciser ce moyen (à partir d’un DVD fourni avec la machine?). La préinstallation de navigateur concurrent est également possible, tout comme une page, lors d’une étape de l’installation du système, qui proposerait à l’utilisateur de choisir son navigateur parmi une liste. Mozilla Firefox, Google Chrome, Apple Safari, Opera… ce n’est pas le choix qui manque même si cela risque de considérablement compliquer la logistique.

Et une question se pose: quel sera le prix du PC – avec ou sans I.E.?

Bref, plusieurs pistes sont ouvertes. La Commission européenne ne s’est pas encore prononcée sur les solutions envisagées. Elle pourrait d’ailleurs s’abstenir et attendre pour, ultérieurement, se contenter de valider, ou non, les propositions de Microsoft. Ce dernier a tenu à préciser que les poursuites en cours ne retarderaient en rien la lancement de Windows 7 en Europe, toujours prévu pour le 22 octobre.