Windows 8 sur ARM : le minimum syndical pour Microsoft ?

Avec Windows RT, Microsoft pêche par excès de prudence. Cet OS semble en effet bien loin de son équivalent x86. Trop pour espérer s’imposer ?

Microsoft veut surfer sur le succès que connait l’architecture ARM dans le monde des tablettes. À cet effet, la firme de Redmond compte livrer une version de Windows 8 adaptée à cette architecture processeur, Windows RT. Problème, au fil des semaines, il apparait de plus en plus évident que cette mouture de Windows sera très limitée.

L’expérience Windows… sans ses applications

Le premier grief des détracteurs de Windows RT reste l’absence de compatibilité avec les logiciels x86. Les possesseurs de tablettes ARM pourront donc profiter de l’expérience utilisateur Windows, mais pas de sa logithèque. L’habillage sans le contenu.

Certes, les puces ARM ne sont pas suffisamment rapides pour convertir efficacement du code x86 à la volée. Toutefois, mêler conversion et utilisation d’API natives permettrait de largement limiter la casse, comme Apple a su le prouver lors de la migration du PowerPC vers l’architecture x86.

Microsoft cède à ses vieux démons

Mauvaise nouvelle, nous apprenons aujourd’hui que Windows RT n’acceptera qu’un seul navigateur web : Internet Explorer. Exit les offres alternatives comme Firefox, Chrome, Safari ou Opera. Une information dévoilée par les responsables de la fondation Mozilla.

Microsoft évoque des raisons de sécurité, liées à l’architecture spécifique de Windows RT. Malheureusement, il est à craindre que le véritable mobile de ce choix soit tout autre : la firme veut éliminer toute concurrence.

L’éditeur avait déjà été accusé d’abus de position dominante avec la version classique de Windows, l’obligeant ainsi à ne plus favoriser son butineur au détriment d’offres alternatives. Toutefois, Windows RT n’est pas, loin de là, en position dominante sur le marché des tablettes, dominé par iOS (qui impose l’utilisation de son propre moteur HTML/JavaScript) et Android (totalement ouvert dans ce domaine).

La tentation de franchir la ligne semble donc avoir été trop forte à Redmond.

Quelques avantages… suffisants ?

Microsoft rattrape en partie l’affaire avec plusieurs décisions rassurantes. Tout d’abord, Windows RT disposera bien d’un bureau classique, et non de la seule interface Metro. Ouf !

De plus, la suite Office (comprenant Word, Excel, PowerPoint et OneNote) sera fournie en standard. Espérons qu’elle ne sera pas limitée en termes de fonctionnalités, comme les précédentes moutures mobiles de cette offre.

Au final, à trop vouloir protéger son écosystème x86, Microsoft a fortement restreint les caractéristiques de Windows RT. Une attitude prudente, mais qui – au vu de la transformation rapide de l’informatique desktop au profit de produits plus mobiles – semble bien dangereuse pour la firme de Redmond.

Crédit photo © Microsoft


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Dossier Silicon.fr – Windows 8, en images