Windows Azure dans le noir pendant 24 heures

Encore une panne pour un service hébergé en nuage

La liste des incidents frappant les services en ligne en mode cloud continue à s’allonger. Après les pannes ayant touché GMail, Google Docs et Hotmail, c’est au tour de Windows Azure de subir un incident important. Pendant près de 24 heures, les testeurs de la nouvelle plate-forme de Microsoft n’ont pu accéder au service.

Rappelons qu’Azure est une nouvelle offre conçue spécifiquement pour le cloud computing. Il constitue les fondations d’une plate-forme permettant la diffusion de services dans un environnement cloud. Il est construit autour de Live Services, .Net Services, SQL Services, SharePoint Services et Microsoft Dynamics CRM Services. Azure est pour le moment en version test.

Les testeurs qui développent des services ou des applications hébergées sur Azure ont donc eu la mauvaise surprise de ne pouvoir accéder à leurs travaux entre vendredi et samedi dernier.

Microsoft a commencé à travailler sur la question dès le vendredi et le problème était réparé le dimanche soir. Le détail de la panne est disponible ici.

Azure étant encore en période de rodage, il est normal que des incidents de ce type surviennent. Pour autant, la multiplication des pannes liées à des services hébergés, en ligne, ou en cloud commence à inquiéter. Si le système offre aux entreprises une alternative à bas prix à l’achat et à la maintenance d’une infrastructure informatique, les inquiétudes s’amplifient quant à la protection des données et aux problèmes de régulation et d’interopérabilité.

D’ailleurs, l’EPIC (Electronic Privacy Information Center), un groupe de pression défendant la protection des données personnelles sur le Net a demandé à la FTC (Federal Trade Commission), le régulateur américain du commerce, d’ouvrir une enquête sur Google suite à ces incidents afin de savoir si oui ou non, les services en ligne du moteur sont suffisamment sécurisés.

De plus en plus d’experts commencent aussi à tirer à boulets rouges sur le cloud computing. Pour le Gartner, cette technologie est encore « immature », et pour Richard Stallman, fondateur de la FSF (Free Software Foundation) les sociétés risquent de perdre le contrôle de leurs données en adoptant de tels systèmes. Il a déclaré au journal britannique The Guardian que l’informatique en nuage pose un sérieux danger. Les entreprises et les individus perdent le contrôle direct sur leurs données en les confiant à des tiers.

« C’est stupide. Pire, il ne s’agit que d’une campagne marketing », affirme-t-il « Certaines personnes déclarent qu’il s’agit d’une évolution inévitable. Mais ces personnes font presque systématiquement partie de sociétés essayant de faire ce qu’ils annoncent. » D’après lui, les utilisateurs devraient stocker leurs données personnelles en sécurité sur leurs propres ordinateurs, au lieu de les confier à des tiers. Les données stockées dans un « nuage » sont à la merci de quiconque a développé le logiciel correspondant.