Windows CCS concrétise la vision du « calcul » par Microsoft

L’accord signé entre Bull et Microsoft est l’occasion de revenir sur la
stratégie de Microsoft concernant le traitement « calcul » avec Windows
Compute Cluster Server (CCS) 2003

Après des mois d’attente pour la version bêta et quelques évolutions relativement mineures, Windows Compute Cluster Server 2003 (CCS), le système d’exploitation de Microsoft conçu pour le calcul, les grappes [clusters] de calcul et le HPC (High Performance Computing ou calcul à haute performance) est livré

L’accord de distribution et d’intégration de CCS signé récemment avec Bull (l’un des très rares acteurs européens du calcul), est l’occasion de faire un point avec Eric Nataf, responsable du marketing serveurs HPC chez Microsoft France.

Le marché du calcul évolue. Il était très orienté vers les systèmes propriétaires et Unix mais la demande se fait forte autour de composants standards avec l’arrivée des clusters AMD et Intel. C’est justement l’architecture sur laquelle Microsoft a construit sa stratégie et développé ses produits serveurs.

Portant, il n’est pas simple d’adapter le HPC à des clients ‘moyens’ qui cependant cherchent à utiliser de plus en plus de calcul. « La complexité de déploiement et d’administration d’un cluster est en effet un frein qui nécessite des manipulations lourdes« , nous confirme Eric NAtaf.

« Les environnements de développement sont mal intégrés, Et les infrastructures de calcul basées sur les stations de travail arrivent à leurs limites. C’est pourquoi chez Microsoft nous avons pris le temps de réfléchir aux besoins de nos clients autour de trois axes ; la performance au moins égale aux solutions existantes, en particulier Linux ; l’intégration avec les environnements existants ; et une solution avec des outils de développement intégrés. »

Cette réflexion a abouti à Windows Compute Cluster Server 2003. CCS est en effet une plate-forme de calcul sur base Windows Serveur 2003 mais exclusivement x64, dédiée au calcul, qui intègre l’API Microsoft, un client sécurité, et des outils de déploiement et de gestion des clusters.

« Nous sommes entré dans ce marché de manière humble et proactive, alignée sur la façon à laquelle Microsoft débarque sur un marché de volumes. Ce marché se développe de plus en plus, avec une multiplication des clusters de calcul. Et Microsoft va participer activement à augmenter ce marché. »

Quelle est alors le positionnement de CCS ? « CCS est adapté petits et moyens projets, aux environnements qui ont besoin de moyens de calcul et souhaitent rationnaliser ces moyens comme une extension naturelle des ‘desktops’. »

Mais pour autant un OS spécialisé ne suffit pas. Qu’en est-il du portefeuille applicatif ?

« CCS est resté huit moins en bêta, à la fois pour être plus performant avec Linux, c’est notre obligation de performance, et pour travailler notre portefeuille d’applications performantes. Et surtout nous avons collaborés avec nos partenaires ISV. »

« Il existe de nombreuses applications de niches qui ne sont pas éditées par des groupes internationaux. Ces applications peuvent être parallélisées sur un cluster, ce qui permet de dépasser les stations de travail sous Windows en situation de surcharge. Nos outils de développement peuvent faciliter la parallélisassion de leurs applications. »

« Quant aux clients qui assurent leurs développements en interne, l’indust rie, la finance qui développe 70 % de son code, ou la recherche et l’éducation qui en développe 90 %, la valeur ajoutée de Windows est très intéressante par le rapprochement avec le ‘desktop’. C’est cependant plus difficile avec le monde de la recherche et de l’éducation, très marqué par Linux, en particulier ne France. »

« CCS est l’environnement HPC qui recherche la standardisation et le retour sur investissement. »

Mais quel sera en revanche l’accueil de CCS en France où l’écosystème HPC est plutôt réduit et où les compétences en LA matière sont à 100 % Linux ?

« Le marché français représente surtout une forte opportunité. C’est pourquoi nous sommes rapprochés des constructeurs et des sociétés de service. Notre phase est actuellement très en amont sur la démocratisation du HPC. Le marché est très technique et il le restera. C’est pourquoi nous cherchons à profiter des expertises métiers. Mais aussi de l’arrivée des clusters de calcul hors des applications traditionnel du HPC, comme la facturation ou la planification. »

« Nous nous proposons de faire basculer les applications sur les clusters pour accompagner la croissance des infrastructures selon les besoins. Nous allons paralléliser les applications et augmenter la puissance disponible en intégrant plus de postes au cluster, extension du ‘desktop’ vers les infrastructures métiers. Sans oublier les technologies multi c?urs. »

L’annonce du partenariat de Microsoft avec Bull sur Windows Compute Cluster Server 2003 est à ce titre caractéristique du pragmatisme de l’éditeur. « Bull est capable de fournir une solution complète, matériel, logiciel et système d’exploitation. Le packaging et la pré configuration en usine proposés par Bull permettent de simplifier l’accès et la prise en compte des clusters de calcul. »

« Bull apporte sa connaissance des besoins métier. Aux cotés des solutions haut de gamme de calcul de Bull, basées sur le duo Intel Itanium et Linux, Microsoft CCS a sa place en entrée de gamme, avec le duo Intel Xeon et Windows. »

« Microsoft a une approche ouverte. Des très grands noms du marché, de grands constructeurs travaillent sur CCS. C’est le cas de Dell, aux Etats-Unis, d’HP, l’IBM, de Bull. Nous sommes prêts, et les équipes sont formées?«