World IoT Expo : Sigfox veut connecter tous les objets de la planète

Sigfox a multiplié les annonces lors de sa première conférence mondiale: composants radio à bas coût, affranchissement des contraintes géographiques, ré-exploitation des objets radio courants…

C’est à Prague, en République tchèque, que Sigfox a choisi d’organiser sa première Sigfox World IoT Expo. Un événement à réitérer chaque année, a promis Ludovic Le Moan, cofondateur et directeur général de l’opérateur du réseau mondial dédié aux objets connectés, devant des centaines de partenaires, clients et fournisseurs. L’événement a donné lieu à de nombreuses annonces, tant sur l’expansion du réseau que sur les offres de services.

Sur la scène du Forum Karlin, le dirigeant a annoncé le déploiement de ses infrastructures dans quatre nouveaux pays : Thaïlande (avec Platt Nera comme opérateur local partenaire), Costa Rica (Cognix), Tunisie (IoT Tunisie), Croatie (IoT Net Adria). Au total, 17 régions sont totalement couvertes par le réseau de l’entreprise française fondée en 2009, sur les 36 en cours de déploiement qui couvrent 660 millions de personnes. Et toujours l’ambition de couvrir le monde (à travers une soixantaine de pays) d’ici 2019.

Un réseau qui s’étend géographiquement mais aussi par les services qu’il offre. Des offres qui se déclineront à partir du service amiral, désormais baptisé Admiral Blue. Lequel offre, rappelons-le, la connectivité des objets.
En fait, ce sont des capteurs dotés de contrôleurs radio la plupart du temps, qui se contentent d’émettre (et de recevoir si besoin) quelques octets de données en bas débit sur des bandes de fréquences libres (862 à 928 MHz).
Autant de critères qui permettent d’offrir une connectivité à bas coût pour opérer des milliers d’objets.

Le réseau IoT-as-a-service

« Le réseau de Sigfox n’est pas un réseau télécoms traditionnel mais un réseau IoT-as-a-service, avec des segments adaptés à chaque situation complexes », a souligné Christophe Fourtet, l’autre cofondateur et directeur scientifique.

Et parmi ces situations, la rétrocompatibilité des « vieux » objets. « Les objets ne sont pas directement connectés à notre réseau, ils sont virtualisés ce qui leur assure une rétrocompatibilité complète. » Autrement dit, la capacité pour Sigfox d’accueillir potentiellement n’importe quel objet communicant.

Et c’est bien l’idée de vouloir connecter tous les objets de la planète (et vendre autant de connectivité) qui anime l’opérateur IoT.

Pour cela, Sigfox lance Admiral Ivory. Ce service de connectivité simplifiée (pas de fonctions bidirectionnelles, pas de chiffrement…) permet potentiellement de connecter n’importe quel objet grâce à un composant radio ne coûtant qu’une poignée de centimes (0,20 dollar).

Christophe Fourtet, directeur scientifique de Sigfox, démontre comment un composant radio de quelques centimes peut servir d'accusé-réception d'un courrier.
Christophe Fourtet, directeur scientifique de Sigfox, démontre comment un composant radio de quelques centimes peut servir d’accusé-réception d’un courrier.

Une solution qui permettrait notamment d’équiper les consommables jetables (bouteilles en plastique, cannettes…) pour mieux suivre leur utilisation. Sur scène, Christophe Fourtet a par exemple fait la démonstration d’un envoi de SMS à l’ouverture d’une enveloppe. Pratique pour confirmer la réception des recommandés par voie postale, par exemple.

S’affranchir des bandes de fréquences à l’international

Autre exemple, le recyclage, ou l’enrichissement, d’objets déjà équipés d’un contrôleur radio. Comme un kit de sonnette sans fil pour résidence de particulier.

La encore, outre le déclenchement de la sonnette, une pression sur le bouton de la sonnette peut être couplée à l’envoi d’un SMS (ou tout autre service), comme l’a également démontré le responsable scientifique sur scène.

Autre nouveauté : Monarch. Ce service entend faciliter la vie des fournisseurs de services pour le suivi des biens à l’international alors que les bandes pour connecter les objets diffèrent d’un continent à l’autre obligeant les constructeurs à configurer leurs produits aux contraintes locales. Sigfox leur propose désormais de s’en affranchir.

Monarch reconnaît les standards de communication locaux et s’y adapte automatiquement. Une façon d’assurer une connectivité universelle. Le suivi d’un conteneur ou de bagages parcourant plusieurs milliers de kilomètres devrait donc être possible sans avoir à gérer une multitude de composants radio calibrés aux différentes bandes de fréquences locales.

Dans la foulée, Sigfox annonce Atlas, version rebaptisée du service de géolocalisation par analyse des signaux radio et qui peut être affinée par la méthode de triangulation. Un complément parfait à Monarch pour situer un objet sur la planète.

Nouveaux services pour illuminer l’écosystème

Si Sigfox enrichit les services de son réseau, l’opérateur veut également stimuler le déploiement des objets. Une initiative baptisée Sunrise pour illuminer l’écosystème et composée de plusieurs offres : Partner Network propose d’accompagner la mise en place d’un projet IoT, du hardware au kit de développement, en passant par les plates-formes et solutions de bout-en-bout; le portail en ligne Build qui accompagne les créateurs d’objets connectés; et Buy, un service d’achat en ligne de connectivité pour accéder au réseau mondial de Sigfox (à partir de 10 objets).

Agrémenté de sa technologie Software-Defined-Radio (qui déporte l’intelligence dans le Cloud et non dans l’objet), le réseau de Sigfox capte des montagnes de données, mais aussi des méta-données. Une capacité qui rend le réseau « cognitif » selon Ludovic Le Moan qui a promis l’enrichissement à venir des services et offres pour le prochain World IoT Expo.


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