World Online condamné, Tiscali ne veut pas payer

Le fournisseur d’accès internet World Online, phagocyté par l’italien Tiscali, n’a pas encore totalement disparu… Un tribunal d’Amsterdam l’a condamné à verser des dommages et intérêts à un groupe d’actionnaires

L’affaire remonte à 2000. En pleine euphorie spéculative, le fournisseur d’accès internet World Online, qui se donne des ambitions européennes, fait son entrée en Bourse. Une introduction controversée, emblématique de la valorisation extravagante des sociétés de la ‘

nouvelle économie‘. Valorisée 12 milliards d’euros lors de son introduction, la société va perdre 60% de sa valeur au cours des semaines qui suivront, et fera finalement l’objet d’une OPE de Tiscali pour? 3,4 milliards d’euros. Les actionnaires s’estiment grugés Ce que ses actionnaires reprochent à World Online, c’est de leur avoir fourni une information incomplète, artificiellement présentée dans des spots télé par des célébrités, qui les ont incités à acheter des actions à un prix trop élevé. Le tribunal d’Amsterdam n’a pas jugé la forme, estimant que prospectus et campagne d’introduction n’étaient pas trompeurs, mais le fond, avec des commentaires de dirigeants jugés insuffisamment claires. « WOL, par ses déclarations et par leur non correction, a agi illégalement envers les investisseurs ayant participé à l’OPV ou ayant acquis des actions avant le 3 avril 2000« . On se souviendra que la directrice générale de WorldOnline, Nina Brink, avait fait scandale lorsque les actionnaires du groupe ont appris qu’elle avait mis en vente environ 10% du capital de la société à la veille de l’entrée en Bourse. Tiscali a annoncé son intention de faire appel, et n’a pas provisionné.