XP Reduced Media Edition: le nom qui ne passe pas!

La Commission européenne craint que la nouvelle appellation, peu attrayante pour les consommateurs, ne contrecarre sa décision

Comme nous vous l’annoncions le 28 décembre dernier, Microsoft a décidé de rebaptiser Windows XP pour le marché européen. En effet, après avoir perdu son appel suspensif face à la justice européenne, Microsoft a très vite annoncé qu’elle commercialiserait dès le début 2005 une version allégée de son Windows XP, sans Media Player, pour l’Europe.

Conformément aux premières rumeurs, ce Windows XP allégé devait être baptisé ‘Windows XP Reduced Media Edition’. Une simplicité déconcertante… Elle sera disponible uniquement dans l’Espace économique européen (Union européenne et l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège). Afin de lire des logiciels multimédias, l’utilisateur devra installer ou télécharger les logiciels dédiés. Côté prix, pas de cadeaux! Malgré cette version « amoindrie », le tarif de l’OS sera le même. La Commission européenne n’exigeait pas de baisse. Dommage. Mais ce nom pose déjà problème. Selon le Wall Street Journal, qui cite des sources proches des négociations, la Commission européenne craint que la nouvelle appellation, peu attrayante pour les consommateurs, ne contrecarre sa décision. Traduction, cette version « reduced » de Windows pourrait faire fuir les consommateurs européens qui se tourneraient alors en masse vers des versions complètes, et surtout au même prix, disponibles hors de l’Europe, sur Internet par exemple. Du coup, les « remèdes » infligés par l’Europe à Microsoft perdraient de leur efficacité et la concurrence (les éditeurs de logiciels de lecteur multimédia) en serait au même point. D’ailleurs, Microsoft ne cesse de marteler que cette version pénaliserait les utilisateurs européens. On se demande bien pourquoi… Conclusion, la Commission Européenne a demandé à Microsoft de modifier ce nom. La nouvelle appellation devrait être communiqué prochainement. Par ailleurs, la Commission reproche à l’éditeur de prendre son temps pour appliquer un autre remède: l’ouverture à la concurrence de certains de ses protocoles serveurs. « Nous attendons évidemment que les remèdes soient appliqués dans un délai mesuré en semaines – depuis décembre dernier – plutôt qu’en mois », a indiqué un porte-parole de la Commission. En cas de non respect des sanctions, la Commission européenne pourrait appliquer sa réglementation, qui prévoit « d’imposer des pénalités allant jusqu’à 5% du chiffre d’affaires quotidien moyen de Microsoft » (voir notre article).